Marten Medbo
Homo Capax
Le travail de Marten Medbo, céramiste contemporain suédois, tente de briser les limites entre l’art, le design et l’artisanat. Il travaille, avec une certaine liberté, la céramique et le verre, ses deux matières de prédilection, pour instaurer des objets déconcertants, avec une démarche guidée par les questions organiques.
Les formes que Marten Medbo conçoit prennent vie par le biais de représentations d’ours en peluches ou de petits singes. La société apparaît au fil des scènes de la vie quotidienne dont ces espèces deviennent les acteurs principaux. Les nounours endossent à travers des tableaux le rôle de pompiers confrontés au hasard de la vie, aux accidents, à la nécessité de sauver leurs frères d’armes… Les petits singes gris et noirs, eux, représentent la société des enfants, avec ses règles tantôt brutales, tantôt empreintes de solidarité et de compassion. L’artiste les met en scène dans les cours de récréation que nous avons tous connues: les uns cognent, tirent ou regardent, les autres encaissent les coups.
Dans ses dernières œuvres présentées à la Galerie Nec, l’artiste articule son travail autour de la condition humaine. Dans cette série, qui est la continuité de Créatures (série réalisée pendant sa résidence au Centre d’Art de John Michael Kholer aux Etats-Unis), Marten Medbo s’interroge sur la nature de l’homme, son enfermement et le regard qu’il porte sur le monde. Pour lui, l’être humain est prisonnier de la perception qu’il a de lui-même et par conséquent du monde dans lequel il vit et qu’il crée. A force de manipulation de la matière et de destruction, Marten Medbo laisse appa¬raître une forme humaine à l’aspect incertain au-delà de toute convenance figurative. Son choix de matériau se porte cette fois-ci sur le grès et attaché à la valorisation du sujet, il utilise une palette de teintes sourdes, le noir et le blanc.
L’installation Homo Capax, éponyme de l’exposition jumelée à la Galerie Nec et à l’Institut suédois, interroge le regard que la société porte sur le travail fait main, son usage et sa consommation, sur la relation entre l’exigence de la société pour les objets bon marché et les gens qui les fabriquent, ainsi que sur la valeur accordée aux connaissances pratiques et empiriques.