Assaf Shoshan est une âme sensible, sensible aux moindres éclats de lumière qui percent dans la pénombre. Ses photographies sont nimbées de mystère et d’irréel. Davantage que l’expressivité, il cherche la beauté de la couleur et l’harmonie des atmosphères.
Ses prises de vue en poses longues capturent la moindre trace de lumière et mettent en évidence chaque détail, bien plus que ne le distinguerait l’œil humain. Un éclat émane de ces scènes d’extérieur nocturnes, une lumière qui sculpte les objets, comme dans la photographie d’un arbre dans la nuit, où l’on remarque faiblement les traces dorées, reflet de la présence suggérée des branches et des feuilles qui se détachent sur le fond obscur.
Assaf Shoshan présente une vision de son Israël natal où semble sourdre discrètement l’étrangeté et le merveilleux. La plupart des photographies montrées ici sont prises de nuit à la lumière artificielle, il obtient ainsi des couleurs étranges qui introduisent un part d’intrigue à des scènes assez banales. Dans ses portraits de femmes allongées en maillot de bain sur une plage, il pratique le décalage: leur position est celle du bronzage estival alors que la scène est captée dans l’obscurité nocturne. S’en dégage un côté purement artificiel, anormal, connecté au monde mystérieux de la nuit.
Il atteint un haut degré d’artifice et une belle référence à la tradition des vénus de l’histoire de l’art dans sa photographie Yaël, où les couleurs ont complètement viré au vert et au jaune et où une jeune femme nue aux formes pleines semble reposer comme en lévitation sur une petite serviette négligemment posée sur le sable. Derrière ce corps riche en formes et en couleurs, une grande masse sombre partagée par deux lignes blanches insère une part d’abstraction dans la représentation. La netteté des grains de sable à l’avant-plan surprend également et trouble les repères. Et la photographie se transforme en peinture…
Chacune de ses photos, à un degré plus ou moins important, glisse avec finesse vers le travail pictural, mettant plus ou moins de distance avec le réel en jouant avec les couleurs et les atmosphères qui s’en dégagent.
Assaf Shoshan
— Yael, 2004. C-print. 145 x 173 cm.
— Hetzelia, 2005. C-print. 121 x 103 cm.
— Lior, 2002. C-print. 103 x 83 cm.
— Untitled, 2007. C-print. 83 x 103 cm.
— Landmark 130-58°/59°, 2007. C-print. 203 x 163 cm.
— Halea Drive # 4, 2007. C-print. 103 x 83 cm.
— Zikim, 2004. C-print. 183 x 228 cm.