Communiqué de presse
Zoulikha Bouabdellah
Hobb
Pour sa seconde exposition personnelle à La Bank, Zoulikha Bouabdellah propose une variation sur le thème de l’amour (hobb en arabe). L’exposition monographique présente ses dernières installations où le rouge et le noir dominent.
Le rouge est celui de la passion évidemment. Celle qui s’effile en tortillons pollockiens sur les plaques qu’on croirait faites de lave durcie. Réalisées lors de sa résidence à Amherst, invitée par Carol Solomon avec qui elle gagnera le prix Abraaj par la suite, ces pièces sont autant de dalles en fusion qui semblent se fissurer sous la pression du bouillonnement terrestre.
Le noir est celui du néant, du désespoir et d’une réalité sociale (à peine) entrevue pendant le journal télé: sur une plage, une touriste blanche en maillot de bain est accroupie à côté d’un homme noir. Elle lui fait boire du thé, il vient de traverser la mer sur une embarcation de fortune et il est à bout de force.
L’artiste a utilisé ces images singulières qu’elle a transformées en plaques de plexiglas découpé, aux grands aplats de couleur, sans relief et sans trait distinctif. Au final, seul reste le rapprochement de deux êtres incolores.
À la suite des mots d’amour développés depuis 2007, en dessin puis en installation murale, Zoulikha revisite les positions du Kama-Sutra. Le même mot, Hobb, est déformé jusqu’à l’aberration. En couple, un rouge et un noir, les mots longilignes prennent les postures qui évoquent l’acte sexuel. Tels des serpents, ils s’entremêlent, se répondent et se confondent.
Vernissage
Jeudi 10 septembre. 18h-21h.
critique
Hobb