Bruno Serralongue
Histoires des avant-dernières luttes
Bruno Serralongue subvertit à la fois les procédures de la photographie conceptuelle, révélant la complexité du réel plus qu’il n’en épuise les formes, ainsi qu’un certaine logique d’immatérialisation à l’œuvre dans l’art contemporain. Avec « Histoires des avant-dernières luttes », c’est plutôt un mouvement inverse que Bruno Serralongue réalise, ramenant à l’ordre du visible ce qui ne serait sinon qu’effets d’annonce médiatique. Car le propos de l’artiste n’est pas juste formel ni même visuel malgré l’indéniable construction de ses images. Il porte bien, par la qualité de son regard, sur la nature historique même des événements qu’il couvre, dans la contingence d’événements qui ne valent pas juste par eux-mêmes, mais comme autant de «construction sans fins de conflits possibles par la résolution des précédents.»
En quoi, c’est bien à Siegfried Kracauer qu’il emprunte et transforme le titre de ses écrits historiques inachevés: L’Histoire — Des avant-dernières choses (Paris, Stock, 2006), tant il est vrai que ses images révèlent la forme de la complexité des choses, leur histoire: elles sont paradoxalement immatérielles en ce qu’elles renvoient à la fin sans cesse différée de l’histoire tout court.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par François Salmeron sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Histoires des avant-dernières luttes