Damir Radovic
High Occupancy
Le futur est notre «à -venir»? Il advient à notre conscience dans nos attentes. Si Damir Radovic n’attendait rien du futur, s’il n’avait ni espoir, ni appréhension, ni crainte, ni angoisse, le futur aurait-il un sens? Un projet, c’est ce qui le tire en avant et cristallise l’avènement de ses désirs, de ses attentes. «Bientôt, je pourrais…», «Dans un mois, je serai là -bas à …»
Le futur c’est la temporalité même de l’action et de la volonté. Vouloir, c’est toujours vouloir un futur. Vouloir, c’est vouloir que le futur soit; que le futur soit ce que nous attendons de lui. Le futur exerce sur nous sa traction continue d’ «à -venir», il nous appelle sur la route du temps. Il donne au temps la dimension d’une aventure, d’une découverte, d’une ouverture des possibles sur l’inconnu. Le futur mobilise l’attention au sens où il est l’extase de l’ego dans l’action, car l’«ek-stase» est contenu dans sa représentation.
Ses dessins traitent d’architecture, ils évoquent des souvenirs et soulignent des lieux associés à des nouvelles expériences. Construire des espaces et des temporalités neufs peut se dire aussi: abandonner la terre comme sol, comme pesanteur et découvrir, au-delà de l’immatériel et de la transparence, la légèreté comme expérimentation et nomadisme.
Avec l’utilisation répétitive des nuages atomiques, des crânes, des étoiles et des flèches, il éclaircit une désorientation et propose une nouvelle organisation de la société. Ces symboles, avec les références si faciles à tracer, représentent la complexité d’une culture exposée au danger de l’autodestruction. Ils peuvent être lus comme des métaphores d’une fin imminente, mais également comme un fort signe d’un nouveau départ. Depuis plusieurs années, Damir Radovic utilise aussi les banderoles. Elles font échos à des protestations des mouvements du passé et indirectement sont connectées à des exemples de la politisation des mots de Jenny Holzer. La sélection de certaines de ces déclarations donne une raison de sourire avec bienveillance. Le fait de découper le réel selon des concepts et des idées, c’est inventer un arrière monde.
L’oeuvre apparaît sur la façade du bâtiment, se substituant à l’affichage existant. Elle nous annonce que ces bâches fonctionnent comme un thème pour le spectacle. Les messages présentés reflètent les changements dans l’environnement de l’artiste et de son lieu d’origine. Entre décoration festive, agit-prop et intervention humoristique, ces messages ne permettent pas une orientation claire, mais ils répliquent à une tache aveugle.