Présentation
Baptiste Lanaspèze, Jeanne van Heeswijk, Paul Ardenne, Hervé Paraponaris, Guillaume Mansart
Hervé Paraponaris. Insensé
Au début des années 1990, un an après sa sortie des Beaux-Arts de Marseille, Hervé Paraponaris combine une série de dessins à la rouille son goût des rebuts, son besoin du recyclage, son amour de la matière, son exigence de gratuité, son patrimoine génétique méditerranéen, son hérédité industrielle et sa fascination empathique pour le poulpe.
« Le poulpe est si bien adapté à son environnement qu’on a presque du mal à l’en distinguer; il s’y fond -en particulier dans son mode de locomotion: il se déplace en aspirant son environnement et en le recrachant. » Organisme hautement intégré à son milieu, Paraponaris lui aussi est une fonction aspirante et recrachante, dont le résultat net est double: d’une part, la métamorphose opérée dans le processus; et d’autre part, le mouvement engendré par cette métamorphose, qui permet à l’artiste de se propulsr.
A la fin des années 1980, dans sa quatrième année d’école, Hervé Paraponaris a réuni le génie bâtisseur de son père, chef d’équipe dans la construction navale, et la méticulosité de sa mère, couturière, dans la construction d’un roller-coaster en allumettes sur l’espace horizontal d’une statute préalablement renversée et mise à terre.
Il a mis le feux aux allumettes, photographié l’événement à sa seule lueur, et reconstruit le roller-coaster sur les traces de cet incendie. Paraponaris parle de cette pièce comme du portrait de son père, mort brûlé dans un accident du travail. Par la réappropriation, le détournement et l’incendie de la copie en plâtre d’une statue représentant un roi de l’Ancien Testament, le fils reproduit le père. Looping.