Escape

L’exposition « Escape » au Fonds régional d’art contemporain Occitanie Montpellier réunit les photographies, dessins, textes et vidéos de onze artistes contemporains autour de la question de la représentation de l’autre et de son lieu de vie.

« Escape » : des œuvres motivées par la quête d’un ailleurs, l’envie d’évasion

Le cœur de l’exposition est composé d’une sélection d’œuvres d’Agnès Fornells, de Nicolas Daubanes, de Valérie Mréjen et de Thibault Brunet qui ont en commun d’explorer les limites de la représentation. Chacune de ces œuvres est mise en regard d’une ou plusieurs autres issues de la collection du Frac, signées par Hervé Beurel, Benoît Broisat, Nan Goldin, Anna Malagrida, Fiorenza Menini, Nedko Solakov et Walid Raad, afin de faire émerger des interrogations similaires.

Le titre de l’exposition, « Escape » (Evasion) évoque ce qui motive les œuvres qui la composent : la recherche d’un ailleurs, que ce soit par le sujet, par le spectateur ou par l’artiste lui-même. Photographies, dessins, textes et vidéos sont ainsi reliés par une analyse de la représentation de l’autre et du lieu au sein duquel il évolue.

Nicolas Daubanes, Agnès Fornells, Valérie Mréjen explorent la notion d’évasion

L’exposition s’ouvre sur l’œuvre intitulée Les livres noirs de Nicolas Daubanes réalisée à partir de vidéos tournées par des détenus lors de promenades avec l’artiste dans leur prison. Ces images ne pouvant en sortir, Nicolas Daubanes en a tiré des dessins reliés en ouvrages, dont chaque page est recouverte d’une couche de feutre noir. A travers ces images, l’artiste dépasse la situation carcérale pour suggérer la limite que constitue pour chacun l’espace social.

Une série de photographies et de textes, intitulée De l’autre côté et réalisée par Agnès Fornells lors d’un séjour à Mexico, s’intéresse à la figure de l’artiste voyageur : en porte un œil extérieur sur une ville où elle ne fait que passer, l’artiste tente de témoigner d’une traversée de l’espace public dans lequel les êtres ne sont que des apparitions fugaces ou seulement matérialisés par des objets ou des signes.

La vidéo La Baule, ciel d’orage de Valérie Mréjen articule des images et des textes : tandis que défilent des cartes postales, une narratrice lit des lettres adressées à son mari, qu’elle implore de la rejoindre sur leur lieu de vacances mais qui ne viendra finalement jamais. Teintée de tristesse, d’optimisme déçu, la vidéo devient peu à peu le témoignage d’une échappée belle manquée, symbolisant le trop-plein de codes, de conventions sociales et d’artifices qui enferment les êtres dans la solitude.