DANSE | SPECTACLE

Héros Prélude

14 Avr - 15 Avr 2015
Vernissage le 14 Avr 2015

Le Centre des Monuments nationaux invite le CentQuatre-Paris et Radhouane El Meddeb à présenter son projet Héros Prélude au sein du Panthéon. Pour cet essai chorégraphique, El Meddeb fait appel à dix danseurs, recrutés dans les allées du CentQuatre, issus de la danse dite urbaine. Une rencontre de choc dans un lieu atypique, qui accueillera de la danse contemporaine pour la première fois.

Radhouane El Meddeb (La Compagnie de soi)
Héros Prélude

Radhouane El Meddeb a observé les danseurs, circassiens, comédiens qui viennent s’entraîner librement au sein du CentQuatre-Paris. Il a été fasciné par leur danse sans trêve, qui « si on la regarde longtemps, est dévastatrice, devient désordre, création révoltée ». II a décidé de créer un spectacle avec dix d’entre eux au Panthéon qui, pour la première fois, accueillera de la danse contemporaine; il explore ainsi ce que signifie cette «faim dévorante du mouvement qui semble mettre en jeu l’existence même» dans un lieu qui à lui seul, raconte les héros.

«Des après-midi entières dans la Nef Curial du Cent-Quatre. Ils sont toujours plus nombreux, se rassemblent par petits groupes ou se concentrent seuls sur leur jeu. Chacun apporte son son, son rythme, ils suent, ils bougent, ils dansent longtemps, longtemps. Les respirations sont fortes, on les entend compter, discuter, échanger des techniques, montrer, regarder, essayer, réessayer. Des danseurs pris dans la discipline d’une interprétation dont ils ont la clef, à eux tous, ou chacun d’entre eux dans la bulle qu’ils construisent, le cercle qu’ils tracent au sol par la répétition de ses mouvements.

Je les regarde longuement, je m’approche parfois pour regarder de plus près, pour les rencontrer aussi, et comprendre cet acharnement. Je comprends que je cherche leurs rêves, je cherche à pénétrer ces vitrines qu’ils construisent, comme des cubes, des carrés qui les enserrent et les livrent aux regards. Rêver de dépasser la prouesse, le respect des dogmes et le rythme imposé par cette musique, toujours la même à chaque point sonore, de dépasser même le mouvement continu, incessant, d’accéder aux rêves ensemble, autrement que par le spectacle, le performatif de la danse dite urbaine, pour aller plus loin… ou plutôt pour aller plus près de ces êtres dansants, des interprètes de leurs rêves. Car se dessine en eux, lorsqu’ils dansent, leur fragilité et leur sensibilité, une intériorité bien planquée, émouvante et confondante, par-delà la technique et les heures d’entraînement, un motif se dégage de ce tapis de corps frénétiques, des visages, des masques qui s’effondrent, des solitudes qui se disent, des promesses qui se scellent.» Radhouane El Meddeb

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