L’exposition consacrée à Hergé au Grand Palais dévoile des facettes méconnues de l’auteur de Tintin. Des planches originales, des peintures qu’il avait acquises, des photographies, mais aussi des interviews, des écrits et des témoignages retracent le parcours artistique du grand auteur et dessinateur de bande dessinée.
Un talent précoce pour l’illustration
L’exposition revient sur l’enfance d’Hergé, alors Georges Remi, qui découvrit à travers le cinéma et l’esthétique du noir et blanc ou encore à travers des histoires illustrées et des romans d’aventures le goût du dessin, mêlé à l’art de raconter des histoires. Des illustrations publiées alors dans la presse catholique belge témoignent de son talent précoce.
A travers les dessins transparaissent les multiples inspirations d’Hergé, passionné autant par les civilisations anciennes et primitives et les grand maîtres de la peinture que par les artistes les plus avant-gardistes de son époque tels qu’Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Lucio Fontana, Serge Poliakoff, Jean Dubuffet et Auguste Raynaud dont il collectionne des œuvres. Des peintures réalisées dans les années 1960, en majorité abstraites, montrent sa volonté de s’essayer à ce médium, avant de mettre à profit son observation des techniques picturales dans ses bandes dessinées.
Hergé : un dessinateur curieux de toutes les formes artistiques
La composition des cases des albums d’Hergé exploitent les mêmes procédés que le cinéma, la peinture et la photographie : les plans, les cadres et les perspectives varient, la ligne claire est précise, pour mettre en scène des séquences d’une grande expressivité. Les contacts entre Hergé et la peinture, notamment celle des artistes pionniers de la peinture contemporaine dans les années 1960 et 1970, révèlent une curiosité de toutes les formes artistiques qui nourrit ses dessins d’Hergé. Ils alimentent un apprentissage autodidacte qui se remet perpétuellement en question.
L’exposition présente également un versant moins connu de la production d’Hergé : sa carrière en tant que graphiste publicitaire. Des affiches d’une grande inventivité formelle illustrent les relations étroites qu’Hergé entretenait avec la publicité. La «ligne claire» dont il fut l’instaurateur, ce style graphique dans lequel chaque élément est isolé par un trait noir d’épaisseur constante et porte une couleur précise, repose sur les principes de clarté et de narrativité propres à l’univers publicitaire.