Jean Dupuy, Matias Faldbakken, Steven Parrino
Here / there / where
L’exposition «Here / there / where» propose une nouvelle lecture de la collection du Fonds Régional d’Art Contemporain Bourgogne à travers les Å“uvres de trois artistes: Jean Dupuy, Matias Faldbakken et Steven Parrino.
L’exposition entend valoriser le discours plastique et visuel et surtout guider un apprentissage du regard et de la perception par un choix d’œuvres rigoureux et la mise en place d’un cadre propice à une expérience sensible. Ici rien ne vient détourner l’œil de sa rencontre avec les œuvres dans un espace entièrement dévolu à l’expérience de l’art.
Une forme d’interprétation, d’investigation et de recherche dans la collection du Frac s’engage également par un dialogue entre les Å“uvres. L’exposition met en lumière la complexité et la diversité de la création plastique en présentant des univers qui partagent l’idée de radicalité. A travers trente-sept Å“uvres se dessinent trois voies artistiques radicales qui abordent les média les plus divers: peinture, sculpture, installations, dispositifs sonores…
La sculpture Fewagas de Jean Dupuy est une version réduite de l’œuvre Fewafuel réalisée par l’artiste en 1969. Dans ce moteur en état de marche, les quatre éléments naturels, le feu, l’eau, la terre et l’air, qui sont d’ordinaires présents dans un moteur mais invisibles, sont rendus visibles. Ce sont les débris brûlés par les gaz polluants et qui se déposent à la vue de tous dans une boule en pyrex, qui représentent la terre. L’œuvre initialement soutenue par une firme américaine de moteur diesel est devenue une dénonciation du rôle joué par les entreprises industrielles dans la pollution.
L’installation Fridge cut de Matias Faldbakken est composée d’objets quotidiens et universels: rubans adhésifs, sangles, armoires en métal, boîtes en carton et frigidaires. Les collages de la série Untitled (Garbage Bag) et Untitled MDF sont quant à eux constitués de sacs plastiques sur lesquels l’artiste a tracé des signes au marqueur. Les matériaux ordinaires sont façonnés pour devenir œuvre d’art : soudés, aplatis, collés, compressés, découpés ou recouverts de peinture. Pourtant, ils continuent d’incarner la société marchande à laquelle l’art se soumet. C’est cette fonction marchande de l’art qui est critiquée à travers les œuvres de Matias Faldbakken.
La radicalité est au cœur même de l’œuvre de Steven Parrino qui s’est construite autour de la mort supposée de la peinture au cours des années 1980. Cette disparition est matérialisée visuellement à travers des œuvres brutes et radicales. De grandes peintures monochromes concrétisent la fin de cet art. Pour les tableaux Spin out Vortex, Unit Hell’s Gate Shifter et Death in America, la toile peinte tendue sur châssis est ensuite dégrafée, puis froissée, tordue, pliée ou découpée avant d’être à nouveau fixée sur son support d’origine. Parfois, le châssis disparaît complètement et les toiles restent en tas sur le sol, comme dans UT (Rolled Painting).