Communiqué de presse
Michel Kelemenis
Henriette et Matisse
Monsieur Matisse, chacun le sait, est un grand peintre. Mademoiselle Henriette est son modèle. Lorsqu’elle pose et danse pour lui toujours 2 pinceaux se disputent le trait ou la couleur…
Henriette est donc l’héroïne de notre petite fable. La résonance des prénoms est amusante. Mais une véritable Henriette Darricarrère, pendant les années 1920, aiguillonna la main du peintre…
Entre inspiration et muse, savoir faire et invention, réel et représentation, entre reproduction et stylisation, nos quatre personnages, l’artiste, le modèle, le pinceau du trait et celui de la couleur, dansent et dessinent les courbes du corps. Sur scène et en mouvements, se développe une histoire ludo-picturale de l’acte de création.
Car les enfants sont meilleurs lecteurs de l’art qu’on le suppose. Dans leur innocente et vorace collecte d’informations, chaque découverte est potentiellement d’égale importance à chaque autre : il n’y a pas d’étrangeté, que des possibles!
L’œuvre d’Henri Matisse, marquée par de nombreuses «danses», est un trésor pour dialoguer avec l’enfance. Sa quête d’une vie, d’une essence de la Peinture, le porte à simplification, et, si la figuration littérale s’éloigne au fil des années, jamais l’artiste ne renonce aux galbes du corps comme substance de son inspiration. Lorsqu’il s’écarte de la forme traditionnelle de la peinture, c’est pour inventer les très fameux découpages de couleurs en aplat. Cette technique marque une dernière période très importante de son œuvre ; elle témoigne du combat du trait et de la couleur, caractéristique de la recherche du grand peintre.
A vos gestes, à vos pinceaux, à vos ciseaux… Et de danses en aquarelles en découpis, hantez les théâtres, hantez les musées et rêvez en couleurs.
Michel Kelemenis, septembre 2009.