L’exposition « L’aventure de la couleur » au Centre Pompidou-Metz s’intéresse à la place de la couleur dans l’art moderne et contemporain à travers des œuvres emblématique du Centre Pompidou signées Henri Matisse, François Morellet, Vassily Kandinsky, Simon Hantaï ou encore Yves Klein.
L’aventure de la couleur dans l’histoire de l’art moderne et contemporain
L’exposition « L’aventure de la couleur », sous-titrée « Œuvres phares du Centre Pompidou », met à l’honneur l’exceptionnelle collection du Musée national d’art moderne en prenant pour fil rouge la couleur. Cette dernière est en effet un élément central du Centre Pompidou et présent dès les premiers temps de sa création en 1977. La couleur, utilisée comme un code, est au cœur du projet architectural de Renzo Piano et Richard Rogers.
Revisiter l’histoire et la collection du Centre Pompidou sous l’angle de la couleur, c’est aussi revenir sur la dimension chromatique de l’œuvre des artistes du début du XXe siècle à nos jours. L’exposition se présente donc comme une symphonie polychrome qui met en lumière la persistance des réflexions sur la couleur dans l’histoire de l’art moderne et contemporain.
Le parcours qui rassemble une quarantaine de chefs d’œuvre issus de la collection du Centre Pompidou offre une exploration thématique de la couleur, qui témoigne des multiples façons de l’appréhender : en tant que vecteur d’émotions et de sensations, en tant que support de réflexion sur la matérialité et la spiritualité de la peinture ou encore en tant qu’expérience physique et sensible. Des dialogues se nouent entre des œuvres d’époques éloignées. Ainsi le célèbre tableau Bleu de ciel peint en 1940 par Vassily Kandinsky s’affirme-t-il ici comme une inspiration pour l’installation immersive Pier and Ocean réalisée en 2014 par François Morellet et Tadashi Kawamata et dans laquelle une jetée en bois invite à plonger dans une mer de néons bleus.
Des gouaches découpées d’Henri Matisse à la couleur minimale d’Ellsworth Kelly
Les planches du livre Jazz d’Henri Matisse ponctuent le parcours pour souligner l’importance de son influence sur ses héritiers comme Jean Dewasne, Bridget Riley, Simon Hantaï ou Sam Francis. Cette œuvre-manifeste consacrait la technique brillamment développée par Henri Matisse à la fin de sa carrière, alors qu’il éprouvait des difficultés à manier un pinceau : la découpe aux ciseaux de formes dans du papier de couleur vive. Véritable révolution dans l’art moderne, ces gouaches découpées réconciliaient en un geste le dessin et la couleur et annulait leur antagonisme classique.
Les peintures monochromes d’Yves Klein trouvent des échos dans des œuvres comme les toiles de Claude Rutault, qui adoptent la couleur du mur sur lequel elles sont accrochées, les installations de Dan Flavin ou encore les peintures blanches de Robert Ryman dont les variations infinies rejoignent la vision spirituelle de la couleur d’Yves Klein. La sculpture en néon America, America de Martial Raysse s’inscrit dans la continuité du Pop Art et du Nouveau Réalisme qui font de la couleur une pulsation qui permet de célébrer le réel dans ce qu’il a de plus trivial comme les produits industriels et les grandes surfaces commerciales. Chez Donald Judd et Ellsworth Kelly, artistes américains du Hard Edge et du Minimal Art, le traitement minimal de la couleur s’inscrit dans un processus de réduction des composantes de l’œuvre.