1968/2018, des métamorphoses à l’œuvre

L’exposition « 1968/2018, des métamorphoses à l’œuvre » à La Terrasse, espace d’art de Nanterre revient sur le mouvement de contestation de Mai 68 en s’intéressant particulièrement au territoire nanterrien et au rôle qu’y ont joué les artistes.

« 1968/2018, des métamorphoses à l’œuvre » : l’engagement des artistes dans la cité, de Mai 68 à aujourd’hui

Alors que les événements marquant le cinquantième anniversaire de Mai 68 vont se multiplier ce printemps, tant à l’échelle nationale que dans la ville de Nanterre, La Terrasse, espace d’art de Nanterre, a choisi d’évoquer et de commémorer à sa manière ce mouvement social en mettant en lumière comment ce moment historique qui a pris sa source à la faculté de Nanterre a ensuite en partie forgé l’identité de cette ville. Surtout, l’exposition vise à observer plus précisément les places qu’ont occupées les artistes lors de cette révolution sociale et culturelle, et, en miroir, la façon dont les artistes s’engagent aujourd’hui dans la vie de la cité.

De Jean-Luc Godard et Chris Marker à Frank Smith et Mariana Otero, les artistes s’engagent

L’exposition redéploie le contexte des événements de Mai 68 en présentant des documents historiques témoignant du « mouvement des enragés » qui émergea le 22 mars 1968, à la faculté de Nanterre et qui déclencha les soulèvements de mai. Sont également réunies des œuvres qui ont précédé Mai 68 comme le film La Chinoise de Jean-Luc Godard, réalisé en 1967, et des œuvres post – 68 comme la maquette pour un projet de fresques intitulé Onze variations sur le Radeau de La Méduse ou La Dérive de la société de consommation, réalisée en1974 par La Coopérative des Malassis, les courts-métrages Cinétracts, réalisés par Chris Marker avec des anonymes, ou encore la série de lithographies Les hommes rouges d’Henri Cueco.

A ces œuvres historiques répondent des œuvres contemporaines comme la série Les Films du monde de Frank Smith qui se réapproprie l’expérience des cinétracts de Chris Marker en l’appliquant aux failles du monde contemporain, les œuvres vidéo de Nicolas Kozakis et Raoul Vaneigem, le film documentaire L’Assemblée de Mariana Otero ou encore la série de cartes postales Silent Slogan de Marianne Mispelaëre qui forme un répertoire de gestes revendicatifs à travers des images sur lesquelles des individus utilisent leurs mains pour formuler un message public, lorsque les mots ne suffisent plus.