Communiqué de presse
Coco Petitpierre, Yvan Clédat
Helvet underground
Toujours à visages couverts, Coco Petitpierre et Yvan Clédat s’adonnent et se donnent à la sculpture. Leurs oeuvres bi-composites dépeignent autant de tableaux dont l’intérêt manifeste – voir spectaculaire – n’est que l’alibi de petites histoires… de couples. Ainsi Helvet Underground se joue d’une curiosité vernaculaire –la pendule à Coucou–, détournée dans une mise en scène à l’échelle de leurs personnages. Affublé d’un costume appenzellois sculpté de bouquets de tulles, le duo se joue d’un chalet, laqué chocolat, tour à tour ornement et refuge.
Le folklore et la fonctionnalité de l’objet posent les bases de l’action rythmée: à raison de vingt-quatre secondes d’hyperactivité tous les quarts d’heure, le couple s’agite, danse puis retombe en léthargie. Sans scénario établi, si ce n’est l’interjection sonore du coucou, ils vaquent à leurs activités puis gisent çà et là .
Éloignés de la performance, ils posent une distance à toute chorégraphie pour mieux interroger l’objet présenté et représenté, sculpté et habité. L’on dit de la pendule à coucou qu’elle est la maquette d’un monde où tout est petit, simple, joli et harmonieux, à l’image de la Suisse (ou de la forêt noire pour les puristes). Les couples y dansent aux balcons fleuris, les hommes coupent du bois et les secrets sont bien gardés.
Le kitsch quasi koonséen de l’ensemble n’est ici que l’alibi d’un corps dual: un couple autochtone se donne en spectacle à heure régulières, continuant de vivre et mourir, mécaniquement chaque quart d’heure, dans le plus grand mutisme et autisme au monde, le vrai, grand et déglingué.