Jim Dine
Hello Yellow Glove. New Drawings
Initialement associé au pop art américain, Jim Dine emprunte rapidement une voie singulière. En 1974, en rupture totale avec l’époque, il se lance dans une période intensive de dessin d’après modèle vivant. Cet exercice le reconnecte à l’enfant fou de dessin qu’il était. Il le rattache également à la tradition européenne portée par des artistes qu’il révère, tel Rembrandt ou Matisse. Cette «rééducation» par le dessin sera d’ailleurs à la base de toutes ses futures expérimentations.
Le dessin chez Jim Dine est une expérience jubilatoire. L’artiste privilégie la subjectivité de l’image et sa texture. Il multiplie les supports: papier de soie, parchemin, plastique. Il utilise le fusain, le feutre, la peinture ou encore le collage.
Dans les esquisses et les repentirs se lit une «histoire des traces» où chaque marque a son importance. Traces de doigt, de semelle, déchirures et découpes brusques sont autant de vestiges du travail créatif et d’empreintes du temps qui passe.
Les obsessions de Jim Dine recomposent sous nos yeux la vie et la mythologie d’un artiste romantique. Poète autant que sculpteur ou peintre, le créateur explique avoir passé sa vie à entretenir la flamme pour être sûr qu’elle ne disparaisse pas, et qu’elle continue à alimenter ses œuvres.
La figure de Pinocchio, récurrente depuis 1994, réapparaît comme une métaphore de l’œuvre d’art à la recherche d’une humanité et qui cherche à s’affranchir de son créateur — Gepetto / Jim Dine.
Le Singe et le Chat, symboles de la tentation dans le conte de Carlo Collodi, deviennent un émouvant couple d’amoureux, peut-être autobiographique. Le Chat, une femme, réconforte le Singe qui avance maladroitement dans la vie.
Les plantes et les arbres célèbrent l’attachement de l’artiste à la ruralité.
La série de portraits de Gerhard Steidl, ami de longue date et complice des projets de gravure, rend hommage à la force de l’amitié.
Vernissage
Jeudi 23 février 2012