Hekla Dögg Jónsdottir, Olga Bergmann, Ólafur ElÃasson, Hrafnkell Sigurdsson, Daniel Magnusson
Hekla Dögg Jónsdottir, Olga Bergmann, Ólafur ElÃasson, Hrafnkell Sigurdsson, Daniel Magnusson
L’Islande, terra incognita, évoque le plus souvent les vastes paysages, les volcans, la douceur teintée d’une ambiance glacée, un territoire propice à l’imagination comme en témoigne le roman Voyage au centre de la terre de Jules Verne (1864).
Conscients de la richesse symbolique de leur territoire mais d’être aussi les acteurs, comme d’autres, de la croissance incontrôlée de la société occidentale et de ses apories, les artistes présents dans l’exposition flirtent avec l’ambivalence du sublime converti au consumérisme et aux avancées technologiques. À l’image de ces dernières et de leur démesure, ils cultivent le changement, décloisonnent les médiums spécifiques à l’art, emportent le spectateur dans des univers tout autant critiques que poétiques.
Les sculptures de Hekla Dögg Jónsdottir faites de néons de couleur et de sons déclencheurs de la lumière, sont le plus souvent associées à des projections d’images de feu ou de cascades. Ces sculptures de lumière suggèrent des «moments parfaits» qui apparaissent de façon impromptue comme des instants magiques. Pour l’exposition au Frac Basse-Normandie Hekla Dögg Jónsdottir proposera un nouvel instant magique.
Nourrie de science-fiction et de littérature scientifique jusqu’à créer son alter ego, le Dr B, Olga Bergmann conçoit ses œuvres comme des petits laboratoires de recherche. Ses Panoramas de paysages oniriques comme ses créations invraisemblables d’espèces hybrides entre le corps humain et l’animal sont autant de terrains d’entente à venir entre la science et de la nature.
Dans l’ensemble de ses séries photographiques, Ólafur ElÃasson se concentre sur les paysages de l’Islande et l’étude d’objets immobiles. Pour 360° rock series, il photographie, sous différents angles, un rocher dans un paysage enneigé en tenant compte de sa position et des variations de la lumière qu’il reçoit au cours de la journée. La somme des photographies forme un impossible panorama à 360 degrés, duquel on ne distingue ni chevauchement ni interstice.
Dans ses séries photographiques Hrafnkell Sigurdsson crée une confusion entre la beauté de la nature et l’esthétisme révélé des sacs plastiques remplis de détritus des citadins, et soulève ainsi les incohérences du discours écologique face à la préservation des territoires non atteints par ces déchets.
D’un point de vue tout aussi critique, les montages photographiques de Daniel Magnusson, associant texte et image comme des publicités, ironisent sur la singularité du sublime que l’Islande entretient et exporte comme une valeur touristique.