L’exposition « Walls of Silence » à Plateforme, à Paris, réunit les œuvres d’une dizaine d’artistes contemporains, des installations, vidéos, sculptures et une pièce sonore qui ont pour fil rouge la notion de barrières, qu’elles soient réelles ou virtuelles.
« Walls of Silence », une exploration des barrières réelles et virtuelles
Le titre de l’exposition, « Walls of Silence », reprend celui d’un morceau de John Maus dans lequel sont répétés à l’infini les mots « It’s written on the walls of silence » (C’est écrit sur les murs du silence), un morceau qui constitue la bande-son symbolique de l’exposition. Celle-ci explore en effet les murs, les limites, les frontières, les plafonds de verre et autres barrières visibles ou non, symboliques ou concrètes, psychologiques ou physiques…
La vidéo My Love For You, Egypt, Increases By The Day d’Heba Amin met en lumière une barrière technologique qui prend une dimension politique : une coupure internet, outil invisible mais pourtant concret de censure. Le collectif Disnovation.org, composé de Nicolas Maigret et Maria Roszkowska présente quant à lui avec l’installation Blacklists une encyclopédie en treize tomes qui répertorie les interdits du web : une longue liste d’adresses Internet qui permettent la détection et le filtrage de contenus qui sont considérés comme illicite ou licencieux et sont donc mis à l’écart.
Vidéos d’Heba Amin, Dani Ploeger, Systaime et installations de Disnovation.org, Bertrand Planes…
La série de vidéos intitulée Silences de Michaël Borras alias Systaime compile des extraits de discours politiques dont ne sont retenus que les moments sans parole. Défilent ainsi, en un patchwork non dénué d’humour, des images muettes et incongrues qui s’opposent au tapage médiatique habituel.
Un ready-made de Bertrand Planes montre un ventilateur enfermé dans une vitrine : cette œuvre explore la frontière ténue entre présence et absence (bien que le ventilateur soit visible, nous ne pouvons pas en ressentir le souffle), entre l’objet et sa représentation, à travers cette « réalité réduite » qui rappelle celle que diffuse les écrans d’ordinateur.