Raoul Lambert
Hautes Tensions. In Caravan With Raoul!
Dans une vie antérieure pas si lointaine, Mathieu Pasero, comédien, jouait Edward Bond ou Israël Horovitz. Jusqu’au jour où il s’est retrouvé à mettre en scène un spectacle de magie. Converti depuis au mentalisme comme à la musique, il s’est peu à peu métamorphosé en Raoul Lambert (petit frère autoproclamé du Gérard Lambert dont Renaud a chanté les aventures). Un nom un poil dépareillé pour qui veut devenir une star du show-biz. Car c’est la vocation qui s’est imposée à Raoul, «crooner-looser presque digitateur». Après avoir obtenu de son public qu’il joue son rôle – avec toute la fan attitude afférente – à la faveur d’une première création (Raoul Lambert enfume la chanson française), l’artiste est passé au show intimiste.
Ainsi accueille-t-il dix-sept groupies (avérées ou à venir), toutes les demi-heures, dans une caravane transformée en micro-théâtre. Sous une boule à facettes de circonstance, les moindres mots et images qu’il lit dans les pensées intimes de son public pour le moins restreint sont alors prétextes à de baroques réinterprétations chansonnières (à l’envers et à l’endroit). Avec un penchant certain pour la variétoche des
années 80 «qui vient s’ancrer dans un bout de notre cerveau alors qu’on n’a rien demandé». Entre deux apparitionsdisparitions (voire lévitations) d’objets, il souffle le chaud et le froid, et sème le trouble: du crooner, du gaffeur ou du prestidigitateur, qui crée l’illusion?