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Harry Gruyaert. Photo Poche n° 108

Harry Gruyaert a exploré concrètement toutes les potentialités de la photographie en couleurs, s’attachant à déchiffrer et à comprendre les problématiques nouvelles qu’elle engendrait. Cet ouvrage contient une introduction au travail du photographe ainsi que 73 reproductions couleurs de ses photographies sur une période allant de 1976 à 2003.

Information

Présentation
Harry Gruyaert, Brice Matthieussent
Harry Gruyaert. Photo Poche n°108

La photographie en couleurs ne s’est véritablement développée que tardivement dans l’histoire du médium, le noir et blanc exerçant une forme de magistère quant aux canons de l’art photographique.

Si William Eggleston ou Joel Meyerowitz l’abordèrent avec attention, Harry Gruyaert en a exploré concrètement toutes les potentialités, s’attachant à défricher et à comprendre les problématiques nouvelles que la «matière couleur» imposait au spectateur et à l’opérateur.

Ses fréquents voyages en Egypte, en Inde, au Maroc ou aux Etats-Unis comme reporter lui ont permis de perfectionner sa technique des paysages urbains, maritimes ou ruraux, produisant des images d’une éclatante beauté que rehausse encore sa maîtrise de la composition et du cadrage. Son influence sur la création contemporaine est unanimement reconnue.

«La rencontre avec le Maroc a été décisive. Pendant vingt ans, Harry Gruyaert sillonne ce pays où il découvre et retrouve à chaque voyage “un accord splendide entre les formes, les couleurs, les gestes quotidiens et la nature”. La lumière marocaine, à la fois violente et tendre, aveuglante et maternelle, abstraite et sensuelle, donne lieu, selon moi, à deux types d’images de Harry Gruyaert: d’abord de violentes oppositions citadines d’ombre et de lumière, de grand aplats noirs qui tranchent avec des murs d’un ocre lumineux et rappellent la présence majestueuse des sculptures métalliques de Richard Serra. Un cycliste passe, ombre parmi les ombres; un homme debout nous tourne le dos, minuscule et parfaitement placé près de l’angle d’un bâtiment jaune. L’instant décisif rôde. Harry Gruyaert a toujours admiré Henri Cartier-Bresson, cet “effacement” qui lui permettait de se couler tout près des gens, sans rien troubler de leur situation. Mais ne faudrait-il pas plutôt parler de lumière “décisive” pour caractériser les images de Harry Gruyaert? Ou bien, mieux encore, d’un complexe couleurs-lumière-rencontre décisif?»

Brice Matthieussent

Sommaire
— Introduction, par Brice Matthieussent
— Œuvres
— Biographie
— Bibliographie

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