Communiqué de presse
Etienne Zucker
Haptorinius
Les nouvelles(eaux) hybrides
Nul n’est jamais d’une pièce, d’un bloc — renvoi à la part d’ombre que la plupart d’entre nous habillent d’un sourire. Si le masque devenait impossible, notre corps en serait transformé, mosaïqué: mi-homme/mi-animal, mi-organique/mi-machine, mi-ange/mi-démon. Tous ces courts-circuits latents, enfouis, mais dont l’incarnation nous retiendrait de traverser la rue de peur de mauvaises rencontres.
La suspicion commence avec le féminin. Là où le centaure affirme sa puissance sexuée, la pieuvre ourdit le piège. Dotée de l’enveloppe charnelle du désir, celle qui aimante forcément projette d’autres desseins. Sirène, sorcière, méduse, il n’y a guère que la caryatide pour rester inoffensive, par conséquent approchable sans défiance. Le feu qui réchauffe en même temps qu’il consume pèse comme une menace.
Si l’invisible (cela qui peut-être couve) entraîne la défiance, le visible, précisément parce qu’il s’étale au grand jour, lève peu d’inquiétude. Les utilisateurs des instruments technologiques ont-ils conscience des métamorphoses corporelles engendrées. Les outils sophistiqués prolongent nos sens: l’écran, celui de la vue, l’écoute individuelle, l’ouïe, le clavier «tactile», le toucher.
Les i-se multiplient, et de manière plus fulgurante que tous les ismes dont les émergences rapprochées avaient rendu la pensée du vingtième siècle soupçonnable. De la figure mythologique à la figure prothèse, un primitif en a relayé un autre.
L’hybride en nous préexiste, et même, il est nécessité: pas de corps sans équivoque, sans altérité, sans archaïsme. Plus que la forme en soi, c’est la vitesse, la mesure du temps dont les distorsions échappent de manière plus considérable qui instruit l’à venir. Tran Arnault (extrait du catalogue de l’exposition)
Vernissage
Vendredi 10 Septembre à 18h.