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Hans Hartung, les aléas d’une réception

Essai analysant les conditions d’apparition et de réception de l’œuvre de Hartung, peintre de l’abstraction lyrique, en tenant compte du contexte socio-économique, politique et intellectuel, et de la manière dont elle a été perçue et peut encore être perçue au présent, dans la lignée de la théorie de l’historien et philosophe allemand H.-R. Jauss.

— Auteur : Annie Claustres
— Éditeur : Les Presses du réel, Dijon
— Collection : Domaine Hans Hartung
— Année : 2005
— Format : 17 x 24 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 380
— Langue : français
— ISBN : 2-84066-133-0
— Prix : 20 €

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Prologue
par Annie Claustres (extraits, pp. 8 et 17-18)

«Hartung, père de l’abstraction lyrique» : c’est la place que l’histoire de l’art a assignée à l’artiste, place jamais contestée et donc promue en quelque sorte à la pérennité. Parmi les vocables conçus par les critiques d’art après-guerre, celui d’abstraction lyrique a en effet prévalu pour qualifier l’œuvre du peintre, laissant loin derrière ceux de tachisme ou d’art informel. La réception effective de Hartung par le contexte artistique s’effectue seulement au sortir de la seconde guerre mondiale, alors que l’artiste est actif depuis les années vingt. L’on connaît les étapes majeures de l’élaboration de cette œuvre : 1922-1924, réalisation, en Allemagne, des célèbres aquarelles et craies abstraites ; 1926, un premier séjour à Paris, où Hartung approfondit sa connaissance de l’art français — Cézanne, Picasso, le cubisme ; 1935 : installation définitive à Paris ; 1937 : rencontre décisive avec le sculpteur Julio Gonzalez. La consultation méthodique des textes constituant la bibliographie de l’artiste atteste de la permanence de cette inscription dans l’histoire de l’art.
(…)
Si l’approche monographique classique se révèle insatisfaisante pour l’œuvre de Hartung, je n’abandonnerai pas cependant dans cet essai les composantes traditionnelles qui lui sont attachées en histoire de l’art : fortune critique, fortune visuelle, biographie, corpus de l’œuvre. Ces acquis demeurent indispensables, d’autant plus que leur connaissance fait encore défaut pour cet artiste. Mais puisque ce canon («l’artiste, la biographie, l’œuvre») semble obsolète, je couplerai histoire de l’art et «esthétique de la réception» (Jauss) pour montrer les multiples interactions entre production et réception. Ce mariage permet de donner à l’approche monographique une forme appropriée.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Les Presses du réel — Tous droits réservés)

L’artiste
Hans Hartung, né en 1904 à Leipzig, Allemagne, est mort en 1989 à Antibes, France.

L’auteur
Annie Claustres est maître de conférences d’histoire de l’art contemporain du XXe siècle à l’université de Lyon II-Louis Lumière. Elle a publié plusieurs essais sur l’art de la seconde moitié du XXe siècle.

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