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Hamdoulah ça va

06 Oct - 23 Oct 2010
Vernissage le 06 Oct 2010

Les artistes réunis ici tentent de s’affranchir des discours médiatiques qui sclérosent la réflexion, afin de démontrer que la vie n’est pas qu’un spectacle.

Communiqué de presse
Massinissa Selmani, Ben Dhaou, Alfa Eiko, Karim Kal, Alexis Masurelle, Yasin Robert
Hamdoulah ça va

Rigoureuse et créative, cette exposition souhaiterait participer au rayonnement d’artistes qui s’affranchissent des discours médiatiques, forme pulsionnelle qui étouffe la réflexion. La vie n’est pas qu’un spectacle.

L’idée d’«Hamdoulah ça va» est de redonner du crédit à une vision proche de l’individu en y associant un aspect critique de la société contemporaine car si l’art devient spectaculaire, il perd de son intensité critique.

Vue de loin, la maquette architecturale d’envergure d’Alfa Eiko est digne des plus beaux ensembles de constructions modernes. Mais, l’ensemble ne laisse pourtant pas de place au rêve. Alfa Eiko nous nargue en reproduisant sous cet espace clos et fragile une prison, la prison de Villepinte. Par la réduction de la prison à l’état d’objet, Alfa Eiko en souligne la fragilité. Lieu de passage temporaire, la prison fragilise les corps, casse les rêves et fixe l’oubli.

Les compositions géométriques qu’Alexis Masurelle fait germer de manière presque organique donnent des représentations à l’envers du quotidien, sous la forme de motifs qu’il mobilise comme lieu d’inspiration et d’inscription. Les pistolets font éclore les fleurs, des couteaux surgissent des coeurs. Une beauté charnelle transperce les murs, poétique contemporaine de la violence.

Les photos de Ben Dhaou représentent le quotidien dans ses traces les plus intimes: messages de vides sur les murs porteurs de son quartier, excréments de gens sans domicile. Intimité rime ici avec frontalité. Un regard brut qui met en lumière des réalités visibles mais «invisibilisées», tout en adoptant une posture voyeuriste dérangeante.

Karim Kal photographie un espace naturel dans ses recoins les plus bruts et humains à la fois. Au coeur de l’espace urbain, le bois constitue un espace public de vie et de partage que le cadrage photographique adopté traduit en plans ouverts qui déclassent la marginalité du sujet représenté et permettent à des lignes de fuite de s’inscrire pour laisser le regard s’émanciper.

Par la vidéo, Massinissa revient sur un événement tragique et nous donne son point de vue. En introduisant un élément extérieur au cadre des clichés d’un événement utilisé par les médias, Massinissa Selmani déjoue l’attention non plus sur l’événement mais sur sa mise en scène, sa part de fiction et ce, d’autant plus qu’il mobilise un objet du quotidien en décalage avec le décor: une multiprise. Il contribue à désamorcer le regard/pouvoir singulier des médias vis-à-vis d’un fait réel tragique en première instance.

Yasin Robert expérimente une force mobile des sujets à travers la peinture. La lumière est faite pour une ouverture des possibles, des regards. On note la profondeur apportée par les jeux de plans et de formes qui ouvre et dynamise l’espace, fait valser le regard. La familiarité est certes banale mais, en s’appropriant un héritage pictural fort, ces représentations nous obligent à considérer la part de beauté qui habite le quotidien.

Commissariat: Mohamed Bourouissa et Nabila Mokrani

Vernissage
Mercredi 6 octobre. 18h. Rencontre avec les artistes.

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