Krijn de Koning
Half
Dans un premier temps, Krijn de Koning est venu arpenter l’espace de la galerie, afin de s’imprégner des volumes, des couleurs et de la lumière du lieu, point de départ des croquis et maquettes, puis du projet final.
Telle un petit temple, la sculpture-architecture en placoplatre, Half, adossée au mur pignon, sous la verrière de la galerie, joue sur les vides et les pleins. Ses murs sont d’une blancheur immaculée et percés de portes ou de grandes ouvertures. Le spectateur y déambule terminant son parcours face au pan de mur bleu azur.
Point de toiture à cette architecture qui fonctionne comme une ruine désormais figée. L’artiste joue sur la forte luminosité qui traverse la verrière et produit des rythmes changeants, d’ombre et de lumière, sur les murs et les nombreuses arêtes. Cette construction ne répond à aucun aspect fonctionnaliste et encore moins idéologique.
Sa blancheur, dans ce «White Cube» métamorphose l’espace de la galerie tout en suggérant une certaine théâtralité, un imaginaire. Plus proche de certains artistes minimalistes, Krijn de Koning à travers ce dispositif, invite le spectateur à se confronter à une véritable expérience physique et à une proposition esthétique paradoxale: «Nous ne sommes pas uniquement un corps et un esprit, mais aussi l’espace qui nous entoure», déclare t-il.
Parallèlement, un choix de photographies rehaussées d’encre ou d’acrylique est présenté ainsi que la maquette du projet en mousse polyuréthane, maladroitement bricolée. Les photographies ont été prises dans différents pays, retravaillées quelques années plus tard, pour en modifier l’espace par des effets de volumes simples. Avec ces quelques tracés colorés, il structure l’espace photographique et détruit tous effets perspectivistes.
Krijn de Koning affirme plus clairement la couleur dans la vitrine : un jaune, un bleu, un orange recouvrent chacun des trois murs. Au sol, de la vitrine jusqu’au mur du fond, court une étroite planche recouverte d’un adhésif noir qui se prolonge sur le mur par une bande peinte en noir pour se déployer à nouveau dans l’espace en forme de portique. Le regard passe sans cesse de la bi à la tridimensionnalité.
Vernissage
Samedi 4 mai 2013