Alexis Peterson expose, auprès de ses inspirateurs et amis haïtiens, une série intitulée «Esprits Vagabonds», où prédominent les thèmes bibliques et sexuels.
Un Haïti mêlé de vaudou et de christianisme
Ses acryliques sur carton font la taille d’un portrait en buste classique : soixante centimètres de haut pour une cinquantaine de large. Mais c’est toute une mythologie qu’Alexis Peterson fait tenir dans ce format : les femmes-serpents y côtoient les diables, les dragons mangeurs d’hommes et les sorciers.
Les couleurs sont moins agressives, mais non moins vives, que dans ses Å“uvres précédentes : le jaune et le rouge primaires ont fait place au rose, à l’abricot et au turquoise. Les figures humaines y trouvent plus de place, dans le rappel du mythe d’Adam et Ève, comme dans l’évocation des sorciers vaudou. Comme à Haïti, christianisme et vaudou se mélangent dans une iconographie syncrétique, à la croisée des héritages.
Une lecture psychanalytique
Le visiteur européen serait tenté de faire une lecture psychanalytique de ces Å“uvres, où le sexe est omniprésent, souvent représenté de façon très crue mais jamais érotique. Pour Alexis Peterson, c’est un fait de nature, qui définit l’individu et le lie au monde par le désir et la possession.
Sur ses toiles, on voit une femme à la peau de serpent, approchant de son sexe ouvert les membres de deux hommes couverts de cicatrices, sur un motif où les formes rondes et colorées le disputent aux traits aigus, en blanc sur noir. Plus loin, une réinterprétation d’Adam et Ève montre un homme aux pieds crochus, le sexe attaché à la crosse d’un pistolet, et mordant la langue d’un serpent. Partout, les yeux se multiplient et fixent le spectateur : les yeux des humains, des animaux et des choses.