Bouchra Ouizguen
Ha!
Le titre du spectacle annonce la couleur. C’est un cri d’exclamation, une expression de surprise et de plaisir, un éclat de rire: le corps déborde d’énergie et cause de lui-même. Bouchra Ouizguen, accompagnée par trois anciennes chanteuses de cabaret, les mêmes interprètes que dans Madame Plaza, offre un moment de spectacle inhabituel.
Les interprètes incarnent des états extrêmes de l’âme, leurs corps racontent la part en nous de folie douce, «cette richesse de la raison reléguée aux marges de notre société» selon la chorégraphe. Les artistes psalmodient, tremblent, dansent de manière incantatoire, claquent des mains et des pieds, reniflent, se balancent. La transe n’est pas loin. La plénitude non plus. Bouchra Ouizguen a composé une forme libre enracinée dans sa région, en s’inspirant de pratiques ancestrales du Sud marocain. Loin d’un quelconque exotisme, ces femmes donnent à voir des êtres sacrément vivants, émancipés des codes.
Bouchra Ouizguen est une danseuse chorégraphe marocaine née en 1980 à Ouarzazate. Elle vit et travaille à Marrakech où elle s’est engagée dans le développement d’une scène chorégraphique locale depuis 1998. Co-fondatrice de l’association Anania en 2002 avec Taoufiq Izeddiou, avant de fonder sa Compagnie O en 2010, elle collabore notamment avec Mathilde Monnier, Bernardo Montet, Boris Charmatz , Julie Nioche et Abdellah Taïa…En 2010, elle reçoit le prix de la révélation chorégraphique de la société des auteurs et compositeurs dramatiques (Sacd) et le prix du Syndicat de la critique Théâtre, Musique et Danse.