L’exposition « Forêt thérapie » à La Traverse, Centre d’art contemporain d’Alfortville, présente un ensemble d’installations et de films de Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin qui explorent les rapports des êtres et des corps avec l’environnement naturel et avec les nouvelles technologies de plus en plus envahissantes.
« Forêt thérapie » : films et installations de Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin
Au fil du parcours de l’exposition se déploient des décors reproduisant artificiellement la nature artificielle ou des bureaux dévastés, associés à des films qui reflètent le monde contemporain, dans lequel les objets numériques, les machines, les robots et l’intelligence artificielle deviennent omniprésents. En mêlant ainsi le thème des nouvelles technologies et celui de la nature, des sensations, Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin cherchent à analyser comment les nouvelles technologies entraînent un nouveau modèle sociétal et surtout comment elles se relient à des éléments plus essentiels et humains.
Les installations et films de Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, ici accompagnés par Agathe Joubert, Lola Perez-Guettier et Pierre Cassou-Noguès, s’intéressent particulièrement aux instants limites de la relation entre l’être humain et les machines, quand elles le perturbent ou gênent sa communication, créant des troubles et des interférences comme autant de possibles.
Wagon et S. Degoutin explorent nos rapports à la nature et aux nouvelles technologies
Le film Cat loves pig, dog, horse, cow, rat, bird, monkey, gorilla, rabbit, duck, moose, deer, fox, sheep, lamb, baby, roomba, nao, aibo, émis par un vidéoprojecteur fixé sur un robot aspirateur, est donc projeté sur les murs de façon aléatoire, au gré de la circulation de l’appareil. Il déroule une suite de vidéos illustrant les fantasmes de communication et d’échanges inter-espèces. L’installation Neoteny Trash Office permet d’explorer un call center abandonné dans lequel un écran d’ordinateur encore allumé diffuse en continu des films amateurs trouvés sur Internet, reflets de l’aliénation du travail au début du XXIe siècle.
L’installation vidéo World Brain reconstitue un des environnements du film-essai éponyme de Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, qui propose de voyager à travers le monde des données et s’interroge sur la place de l’homme parmi ces systèmes de plus en plus automatisés. Comme lorsque, dans le film, un groupe de chercheurs tente de survivre dans la forêt mais abandonnent tout sauf la connexion, à rebours des incitations à la déconnexion, l’installation invite à voir le film dans une hutte-sauna et à lire des livres assis ou allongé sur un lit de feuilles mortes.
Ainsi se comprend le titre de l’exposition « Forêt thérapie » : l’idée de thérapie s’incarne pour Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin dans des installations qui constituent elles-mêmes des environnements qui peuvent modifier les relations entre les visiteurs ou entre ces derniers et les Å“uvres. Tandis que l’installation World Brain nous fait plonger dans l’ambiance du tournage du film, toutes sollicitent entièrement le regardeur, de son attention à son corps auquel elles imposent des positions particulières, des actions…