Guy Renne. L’aventure d’une création

Ses amis gardent de Guy Renne l’image d’un personnage à la présence étonnante: un vivant. Et pour certains, plus jeunes, qui furent marqués de son empreinte: un passeur.

C’est cet être que, témoin privilégié jour après jour, plus de quarante années durant, il me fut donné d’accompagner à travers les aléas d’une vie fertile en joies et souffrances, parsemée d’embûches et de tribulations. C’est ce créateur infatigable et singulier dont je suivis pas à pas, et, si j’ose dire, épousai — et ce depuis notre première rencontre — la quête aventureuse.

Une beauté physique rayonnante, une personnalité forte et contrastée, un tempérament ardent porté vers l’action, une ouverture et une joie exubérante; un esprit sensible tourné vers la contemplation et l’intériorité; un psychisme fragile en faisaient un être d’élan, de doute, d’inquiétude, voire de tourment proche du désespoir.

Et surtout, très tôt, il avait eu le sentiment d’être différent, sensible à autrui, mais en marge. Sous des dehors de convivialité chaleureuse, c’était un solitaire profond. (…)

Capteur et traducteur de l’invisible, en quête d’absolu, il était un rêveur au sens originel du terme, un errant, un vagabond, un tzigane de l’âme et, comme il me le dit peu avant sa mort, un Poète.

Thérèse Renne

(Texte publié avec l’aimable autorisation des Éditions Cercle d’art — Tous droits réservés)

L’artiste
Guy Renne (1925-1990) naît le 25 octobre 1925 à Moulins dans une famille bourgeoise d’origine paysanne. Inscrit à l’école des Beaux-Arts en 1944, il en rejette rapidement l’enseignement académique sclérosé d’alors. Il préfère fréquenter le Louvre, y découvrant ses maîtres paysagistes comme Ruysdaël, Troyon, Corot; classiques: Rembrandt, Ingres; et grands romantiques: Delacroix, Géricault, entre autres.