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Guy Debord. Un art de la guerre

Poète, artiste, penseur révolutionnaire, cinéaste, Guy Debord a livré une lutte ininterrompue contre la société du spectacle. Et c’est sous l’angle de son personnage de stratège, engagé dans cette guerre, que seront abordés l’œuvre et le parcours de Guy Debord dans le catalogue de l’exposition que lui consacre la BnF au printemps 2013.

Information

Présentation
Emmanuel Guy, Laurence Le Bras (dir.)
Guy Debord. Un art de la guerre

Paris, 1953, au fond de la rue de Seine, un jeune homme écrit sur un mur en hautes lettres: Ne travaillez jamais!

Guy Debord (1931-1994) n’a jamais travaillé. Il a beaucoup marché dans les rues de Paris, bu –et lu– certainement plus que d’autres et a forgé dans ses œuvres, écrites ou filmées, les armes théoriques d’une critique sans concession de la société moderne. Les mouvements d’avant-garde dont il fut l’initiateur, l’Internationale lettriste (1952-1957) puis l’Internationale situationniste (1957-1972), furent les points d’appui de cette lutte organisée pour combattre tout ce qui fait entrave à la vie véritablement vécue.

Guy Debord fut avant tout le stratège d’une guerre de mouvement contre les faux-semblants de notre société, dont il démontra très tôt et très précisément le mécanisme pervers dans son livre La Société du spectacle (1967). Alimenté par le pouvoir, les médias, la culture et la foule de représentations qu’ils génèrent, le spectacle régit nos existences, fait écran entre nous et les autres et se montre redoutable envers toute contestation qu’il récupère et modèle à son image.

Aliénation diffuse et illusionniste, il est une culture au sens large, que régit la logique de la marchandise, relayée au quotidien par ses produits. Le combattre implique donc de concevoir et de manier un véritable art de la guerre. Conçu dès 1956, le Jeu de la guerre de Guy Debord constitue à la fois la synthèse stratégique de son œuvre et le principe structurant du catalogue de l’exposition.

Classées trésor national en janvier 2009, ses archives ont rejoint les collections du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France en 2011. C’est la richesse documentaire et l’extraordinaire diversité iconographique de ce fonds méconnu qu’invite à découvrir cet ouvrage: tracts, affiches, photographies, correspondance, carnets ou fiches de lecture éclairent d’un jour nouveau l’œuvre et le parcours de Debord.

Ils nous renseignent sur ses lectures, sur ses projets inachevés, mais aussi sur l’histoire de ce qui a été avant tout une aventure collective. Car, si Debord, qui avait un goût prononcé pour les cartes d’état-major et la science militaire, a été le principal stratège du mouvement situationniste, il a toujours souligné l’importance du rôle joué par ses «compagnons d’armes», auquel le livre rend hommage à travers une galerie de portraits.

Un épilogue d’Alice Debord et un texte inédit de Guy Debord –Les Erreurs et les échecs de M. Guy Debord– complètent le volume.

Catalogue de l’exposition «Guy Debord. Un art de la guerre» à la Bnf du 27 mars au 13 juillet 2013.

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