Communiqué de presse
Gustavo Pérez
Gustavo Pérez
Le matériau de prédilection de Gustavo Pérez est le grès. Cependant, depuis son séjour à Breda aux Pays-Bas en 1980 puis en 1997 à Shigaraki au Japon, il avait gardé le désir de travailler la porcelaine, matière extrême, d’une grande beauté mais complexe et indocile. L’invitation à résider à Sèvres en 2006 a concrétisé ce rêve secret.
Gustavo Pérez scarifie la porcelaine crue à l’aide d’outils de sa conception. Il génère ainsi un réseau savamment agencé d’incisions. Elles évoquent des constellations ou des vectorisations jubilatoires que le peintre de Sèvres remplit ensuite minutieusement d’émail coloré. Après cuisson, ces incisions forment des dessins délicats, d’une grande netteté, dont la nature évoque celle du dessin à la plume et à l’encre de chine sur papier.
Cette technique personnelle d’incisions qu’il avait expérimentée sur le grès, puis délaissée, a permis une approche innovante au sein des ateliers, suscitant de nouvelles manières de faire aussi bien pour Sèvres que pour l’artiste invité. Outre la fine plaque carrée d’une quarantaine de centimètres de côté, Gustavo Pérez a retenu trois formes du répertoire de Sèvres:
— le plat rond Diane, qui fait partie d’un service du même nom. Sa forme fut créée à la fin des années 50 à Sèvres et sa simplicité parfaite a permis à des artistes aussi divers que Pierre Alechinsky, Etienne Hajdu ou plus récemment encore Zao Wou-ki, de laisser libre cours à leur inspiration.
— la forme du vase cylindrique qu’Alicia Penalba a dessiné puis décoré entre 1970 et 1976 et
— la forme du vase également cylindrique imaginé en 1994 par Ettore Sottsass pour sa pièce intitulée Juliette dont il constitue l’un des éléments.
L’ensemble réalisé, soit une trentaine de plats, une douzaine de vases et trois plaques, exprime la rencontre entre le style si reconnaissable de Gustavo Pérez et les formes de Sèvres, où la délicatesse et la pureté de la forme, du décor sont partagées, aux croisements des racines mexicaines de l’artiste et des références culturelles de Sèvres.
Né en 1950 à Mexico, Gustavo Pérez, céramiste internationalement reconnu, reçoit cette année l’hommage d’une exposition rétrospective à Oaxaca, pour quarante ans d’une carrière consacrée au grès. Artiste érudit, polyglotte et francophile, il partage actuellement son temps entre son atelier de Zoncuantla au Mexique et celui de Brigitte Pénicaud en France, où il aborde le four à bois, en privilégiant toujours le travail au tour.
Un livre trilingue paraît à l’occasion de cette exposition et de la résidence à Sèvres de Gustavo Pérez aux Editions de la revue de la céramique et du verre.