Mathilde Monnier, La Ribot
Gustavia
Gustavia est une pièce qui réunit deux artistes chorégraphiques aux parcours très différents, animées par de communes réflexions autour des questions du devenir de l’art et de la représentation en particulier.
Le spectacle prend appui sur l’univers du burlesque classique. Le Burlesque classique possède des codes et des techniques qui lui sont propres et qui traversent à la fois le cinéma (Peter Sellers, Tati, Marx Brothers, Keaton, Chaplin, Nanni Moretti…) mais aussi la scène et la performance (Leo Bassi, Anna et Bernard Blume…) et les arts plastiques (Bruce Nauman…).
Techniques du renversement, du coup et de l’esquive, le burlesque est un art de la transformation de l’incompétence en compétence. Il permet de distinguer les héros burlesques des héros contestataires. Il surgit dans l’excès de parole comme dans son absence. Le burlesque du corps, lui, se niche dans la dépense gratuite, dans la répétition, dans l’accident. Ce qui est nécessairement lisible dans le burlesque est caché dans la danse, puisque cette dernière n‘est pas ou très peu comique par essence.
Gustavia est un nom de femme mais surtout un faux nom de scène. Gustavia tente de parler de grands sujets qui la dépassent, des sujets classiques intemporels : la femme, la mort, le théâtre, la représentation, se représenter, l’artiste. Le burlesque n’étant pas un genre, il offre un cadre à des pratiques, à des manières de penser et de faire. À travers une utilisation détournée des outils du burlesque, Gustavia tente de parler librement de son métier; dérives, inquiétudes, catastrophes et bonheurs des rapports de l’art contemporain et de la vie.
De et avec Mathilde Monnier & La Ribot
Lumière: Éric Wurtz
Réalisation sonore: Olivier Renouf
Collaboration scénique: Annie Tolleter
Costumes: Dominique Fabrègue assistée de Laurence Alquier
Repères biographiques
Mathilde Monnier déjoue les attentes de pièce en pièce, en présentant un travail en constant renouvellement. Sa nomination à la tête du Centre chorégraphique de Montpellier Languedoc- Roussillon en 1994 marque le début d’une série de collaborations avec des personnalités venant de divers champs artistiques. De la plasticienne Beverly Semmes au philosophe Jean-Luc Nancy en passant par la cinéaste Claire Denis, Mathilde Monnier ne cesse de repousser les frontières pour nourrir un travail qui est expérience avant toute chose.
La création musicale occupe une place de choix à travers des collaborations très variées qui touchent autant aux musiques savantes que populaires: le jazzman Louis Sclavis, les compositeurs David Moss et Heiner Goebbels, le platiniste virtuose eRikm. Elle s’appuie aussi bien sur la musique de la rockeuse P.J. Harvey que sur l’univers pop en rose du spectacle 2008 vallée qu’elle co-signe avec le chanteur Philippe Katerine dans un final en beauté à la Cour d’honneur du festival d’Avignon 08.
Fascinée par l’idée de l’unisson elle crée le bucolique Tempo 76 au festival Montpellier Danse 07 sur la musique de Gyôrgy Ligeti.
En février 2008, elle accepte la commande de l’Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Simon Rattle et chorégraphie l’Opéra Surrogate Cities de Heiner Goebbels. Plus de 130 amateurs sur scène participent à cet opéra centré sur la ville et les rapports de pouvoir qui s’y opèrent.
La même année, elle présente au festival Montpellier Danse 08 le burlesque duo Gustavia dans lequel elle se met en scène au côté de la performeuse espagnole La Ribot.
En 2009, Mathilde Monnier s’intéresse à La Mort du cygne à travers une pièce, Pavlova 3’23’’, qui travaille l’idée d’une danse de la fin.
En 2010, c’est en étroite collaboration avec le peintre Dominique Figarella que Mathilde Monnier signe la pièce Soapéra, puis elle rend hommage à Merce Cunningham au travers du spectacle Un américain à Paris.
En 2011, Mathilde Monnier crée Nos images avec le chorégraphe Loïc Touzé et l’écrivain Tanguy Viel, une pièce autour du cinéma. Elle recrée avec Jean-François Duroure Pudique acide / Extasis au Festival Montpellier danse 11, deux duos créés par les chorégraphes en 1984 et 1985, qu’elle présente au théâtre de la Cité en 2011.
En 2012, Mathilde Monnier crée Twin paradox, pièce pour 10 danseurs sur des partitions de Luc Ferrari, puis Objet re-trouvés, pour les danseurs du Ballet de Lorraine.
Pour sa prochaine création qu’elle présentera dans le cadre du festival Montpellier danse 2013, elle collabore avec le dessinateur François Olislaeger.
La Ribot, née Maria Ribot à Madrid en 1962, est chorégraphe, performeuse et artiste visuelle. Son travail a été montré dans de nombreux théâtres, centres d’art et musées à travers le monde.
Installée à Londres entre 1997 et 2004 elle embrasse la scène du Live Art anglais et organise à Madrid Desviaciones (1997-2001), festival qui réunit pendant cinq ans la plupart des personnalités qui vont marquer la danse contemporaine des années suivantes.
Depuis 2004 La Ribot vit à Genève où elle enseigne à la Head (Haute École d’Art et de Design) jusqu’en 2008 et pose les bases d’un nouveau département pour les arts vivants, Art/Action.
Dans le Madrid des années 80 elle signe sa première pièce, Carita de Angel (1985). À partir des années 90 elle entame les Pièces distinguées, un projet à vie et solitaire qui prend forme dans différents mediums, toujours en questionnant le «live» (scène, publications, films): Despliegue (2001), Panoramix (2003), Treintaycuatropiècesdistinguées&onestriptease (2007).
D’autres projets, vidéo-installations, films, performances de longue durée sont produits en collaboration avec d’autres artistes: 40 espontáneos (2004), Laughing Hole (2006) le duo avec Mathilde Monnier, Gustavia (2008), llámame mariachi (2009), le film Mariachi 17, PARAdistinguidas (2011).
En 2012 elle est invitée par le Ballet de Lorraine à Nancy et produit EEEXEEECUUUUTIOOOOONS!!!
Informations
Mathilde Monnier et La Ribot, Gustavia
Lundi, mardi, vendredi, samedi à 20h
Jeudi à 19h
Relâche mercredi et dimanche
Durée: 1h
Le 23 mai, à l’issue de la représentation: Rencontre avec l’équipe artistique (entrée libre)