L’exposition « Crâne souple, tête entière » à la galerie de l’école des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire offre un dialogue entre les peintures de Guillaume Pinard et de Nina Childress. Réunissant portraits et autoportraits, elle se concentre sur le motif de la tête, de toute nature, comme le suggère son titre avec humour et poésie : le crâne souple est celui, tout en replis de chair rose, du cochon dans le pastel Sus scrofa domesticus réalisé par Guillaume Pinard en 2018, mais aussi celui formé par le bonnet de bain dans l’Autoportrait au pince-nez peint par Nina Childress en 2019.
« Crâne souple, tête entière » : peintures de Guillaume Pinard et Nina Childress
L’accrochage des tableaux aux extrémités des murs attire le regard vers les coins, des espaces habituellement délaissés mais qui offrent des points de vue multiples, et sépare les œuvres en même temps qu’il les rapproche l’une de l’autre. Les têtes représentées par Guillaume Pinard et Nina Childress se font face ou bien se détournent sans s’affronter, et un échange silencieux s’instaure avec le spectateur.
Autoportraits et figures féminines peints par Nina Childress
Les peintures de Guillaume Pinard et Nina Childress s’affirment comme de pures représentations : sans s’inscrire dans une narration, elles permettent une rencontre frontale et directe avec leur sujet. Leurs formats volontairement petits agissent comme des zooms, resserrant les « prises de vues », soignant le cadrage de ces images dans lesquelles la couleur s’épanouit, se déploie en formes rondes, charnues, souples et pleines.
Têtes d’animaux et autres crânes souples chez Guillaume Pinard
Guillaume Pinard et Nina Childress, selon laquelle « on peut peindre n’importe quoi » partagent une même conception de la peinture qui veut que formes et couleurs, dessin et geste soient libérés de toute entrave du sujet. Qu’il s’agisse d’objets du quotidien ou de figures féminines chez Nina Childress, d’animaux ou de paysages chez Guillaume Pinard, leurs images respectives sont toujours chargées de plusieurs degrés de lecture et brouillent les hiérarchies établies.