Exposition de Guillaume Pinard
Sous la facture trompeusement enfantine de ses dessins et films d’animation, surgit un univers sardonique et tranchant. Un projet avant tout lié à l’espace, à la fois mental, et physique, celui-là même de la galerie.
Des dessins comme possibilité de fiction, avec un sol de mots, de lettres, un sous-bois et un arrière-plan.
Les surfaces, murs, écrans, feuilles, servent de support, ou de cloisons.
Un personnage est enfermé, humain, mouche, chimère, se débat dans ses pulsions, dans son cadre. Une feuille pas toujours blanche, souvent striée, pliée en son milieu, des copies doubles que l’on pourrait ouvrir, refermer, ouvrir, comme une porte agaçante qui bat toujours.
Espace limite, quadrillé, cellulaire, qui peut se déformer vers un mur, en une fresque, en une boucle animée et projetée. Traits au bord du cri, de la saturation, dans leur figuration sourde, son qui apparaît dans ces films où les images se meuvent dans un champ minimal.
Bruits comme l’amplification du dedans, de l’obsession, de la répétition du geste, de la séquence, du fantasme, où le temps, le corps, tournent à l’intérieur de l’espace, de pièces en pièces, d’acte en acte, comme une convulsion, ou une danse. Petits films aiguisés où une situation s’enroule sur elle-même, comme un arrêt sur image, dans la secousse qui la tient en une cruelle claustrophobie.
Figures, monstres, gestes anticipés en des rêves in extremis, où se débattent des apparitions logées sous un bail temporaire. Ce seuil même, comme le décrit Guillaume Pinard, “dont on ne se sent pas propriétaire, qui ne nous relie pas, mais qui pourtant comme un socle nous fonde”.
Félicia Atkinson
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Antoine Isenbrandt sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Guillaume Pinard