L’exposition « Peinture sur toile » à la galerie NeC, à Paris, présente de nouveaux tableaux de Guillaume Moschini où l’utilisation de la toile de coton lavée génère des possibilités et des effets visuels inédits.
« Peinture sur toile » : l’importance du support chez Guillaume Moschini
Le titre de l’exposition, « Peinture sur toile » souligne la grande importance que revêt, dans la pratique picturale de Guillaume Moschini, la question du support. Les œuvres précédentes du peintre reposaient sur l’utilisation de toile de coton ou de lin brute, une surface non apprêtée qui permet une véritable connexion entre la peinture et la toile. La couleur s’imprégnant dans les fibres de la matière textile génère ainsi des effets particuliers.
Les nouvelles peintures de Guillaume Moschini, réalisées entre 2017 et 2018, résultent de sa rencontre avec un nouveau matériau : la toile de coton lavée. Ce support encore vierge pour lui a ouvert pour l’artiste des voies inédites et une envie de les explorer pour interroger et approfondir ses recherches antérieures. Les possibilités offertes par la toile lavée diffèrent de celles du support brut : ici, les pigments de couleur sont diffusés de façon irrégulière par la fibre échevelée et la peinture s’étend donc au-delà des lignes tracées par l’artiste.
Avec la toile de coton lavée, Guillaume Moschini renouvelle son approche du geste et de la couleur
Le choix de la toile de coton lavée entraîne de la part de Guillaume Moschini un renouvellement de son approche du geste et de la couleur. Les tableaux abstraits semblent reprendre en réactualisant le principe de ses précédentes réalisations, deux bandes colorées presque identiques, appliquées horizontalement et légèrement décalées. Désormais, les bandes se croisent, occupent tout l’espace de la toile et parfois se superposent à d’autres.
Les tableaux résultent de multiples passages d’encres diluées à l’alcool à brûler, une matière picturale caractérisée par la transparence, la légèreté et la fluidité que Guillaume Moschini exploite pour générer d’innombrables nuances délicates, des effets quasi tactiles entre mat et satiné, des fusions de couleurs, une imprécision des lignes, des tons… Autant de moyens de créer un trouble visuel propice à la contemplation, au laisser-aller sensoriel et émotionnel.