L’exposition « Dépêche-toi de vivre » à Stimultania, pôle de photographie de Strasbourg, réunit des photographies réalisées par quatre artistes contemporains, en collaboration avec des hommes et des adolescents, pour explorer la porosité entre l’art et la vie, entre les artistes et le reste de la population.
« Dépêche-toi de vivre », une exposition qui explore la porosité entre l’art et la vie
L’exposition est placée sous le signe du collectif : collective parce qu’elle réunit plusieurs artistes, elle présente également des œuvres créées collectivement. Benoît de Carpentier, Fabienne Swiatly, Melania Avanzato et Guillaume Chauvin ont en effet rencontré des hommes, adultes et adolescents, qui ont en commun de vivre une période en suspens, où leur vie même est en question. Parvenus à un point où ils doivent inévitablement faire des choix, ils trouvent dans le regard de l’artiste posé sur eux un moyen de se positionner.
La série photographique Rêves partis de Guillaume Chauvin résulte de vingt heures d’interventions effectuées par l’artiste en avril 2016 auprès de vingt-et-un élèves du lycée professionnel du Chablais à Thonon-les-Bains. Les élèves ont alors été invités à se remémorer un rêve ou un cauchemar qu’ils avaient fait puis à le mettre en scène par une installation réalisée à partir de matériaux de récupération et à le photographier. D’étranges installations concrétisent ainsi les cauchemars des plus jeunes tout en cristallisant des peurs qui nous traversent tous.
Carpentier, Swiatly, Avanzato et Chauvin font entrer l’art dans les lycées et en prison
C’est avec des élèves de la section STI2D du lycée L’Oiselet de Bourgoin-Jallieu que Melania Avanzato a réalisé la série de photographies In praesentia. Alors qu’ils conçoivent et fabriquent des objets utiles liés au développement durable, les élèves sont invités par Melania Avanzato à aborder différemment ces objets, par le biais de la photographie. En apportant son univers sensible, la photographe les aide à révéler la dimension esthétique, poétique et mémorielle des objets.
L’ensemble de textes et d’images intitulé J’étais loin de m’attendre est le fruit d’une résidence d’intervention artistique du photographe Benoît de Carpentier et de l’écrivaine Fabienne Swiatly à la maison d’arrêt Lyon-Corbas. Au sein du lieu clos, les artistes et les hommes qui y vivent ont cherché un ailleurs commun. Autour des mots de Fabienne Swiatly se sont imposées les notions d’espace, de grandeur et de petitesse, de pesanteur et de légèreté, de sensation, d’imaginaire… Puis à ces mots ont répondu des corps s’élevant dans l’air, que Benoît de Carpentier a captés en noir et blanc, en plein vol.