Sophie Calle, Johan Creten, Wim Delvoye, Elmgreen & Dragset, Lionel Estève, Daniel Firman, Bernard Frize, Bharti Kher, Kolkoz, Guy Limone, Takashi Murakami, Jean-Michel Othoniel, Paola Pivi, Claude Rutault, Michael Sailstorfer et Xavier Veilhan
Group Show
Sophie Calle montre pour la première fois Où et quand? Nulle part, le troisième volet de la trilogie composée de Où et quand? Berck, 2004/2008 et Où et quand? Lourdes, 2005/2008, récit des voyages de l’artiste suggérés par la voyante Maud Kristen, face au désir de l’artiste de connaître son futur afin d’aller à sa rencontre, de le prendre de vitesse.
Johan Creten présente sept nouvelles sculptures en grès émaillé. Il privilégie la technique ancestrale de la céramique pour créer un univers énigmatique. L’art séducteur et brutal de Johan Creten, telles des vanités, dévoile de manière allégorique les sentiments humains à travers le monde végétal et animal.
Wim Delvoye livre deux pneus de voiture taillés à la main (Sans titre, 2011). Ces objets anodins gravés de motifs géométriques et floraux sont détournés de leur fonction usuelle à travers une étonnante métamorphose.
Elmgreen & Dragset, avec leur nouvelle installation Unfinished Symphony (Ich bin doch kein Mahler), abordent la question de l’inachevé dans la création artistique, la beauté de l’imperfection présente dans ce qui n’est pas fini. L’ébauche monumentale et sculpturale de la tête du compositeur Gustave Mahler est posée sur un grand piano, pas encore laqué en noir, mais qui apparaît à l’état brut et original. Cette version élémentaire d’un intérieur bourgeois traditionnel est une référence à la Symphonie n°10 de Mahler qui, mort prématurément à l’âge de 50 ans, n’en a terminé que le premier mouvement.
Daniel Firman présente une œuvre inédite intitulée Nasutamanus. Elle s’annonce comme la seconde d’une trilogie en cours après Würsa à 18 000 km de la terre, 2006/2008. Cette sculpture réalisée avec les techniques de la taxidermie propose la vision aberrante d’un éléphant qui flotte dans le vide avec pour seul point de contact le bout de sa trompe contre un mur. Tout comme l’éléphant Würsa, Nasutamanus procure un vertige gravitationnel, mais ici aucun calcul scientifique n’est mis en jeu. Tendu et léger, l’animal ne paraît pas être concerné par notre espace physique, mais semble nous attirer dans sa capacité préhensile du monde.
Bharti Kher expose une sculpture intitulée The collector of small trophies, 2011 et un nouveau tableau-miroir récouverts de Bindis, Microcosm, 2011, exemplaires de l’emploi du bindi dans sa pratique artistique. En créant des formes géométriques ou organiques, l’artiste obtient une grande force visuelle et aborde des thèmes complexes liés à l’identité et aux bases conceptuelles du troisième œil. La sculpture est constituée d’une vitrine, posée sur un bloc de granit, qui contient un corbeau naturalisé et des tasses à thé en céramique. Les éléments en céramique sont une évocation de la féminité et de la domination domestique et une référence à la tradition de la cérémonie du thé. L’installation représente un univers hybride, suspendu entre modernité et tradition.
Dans son œuvre, Jean-Michel Othoniel privilégie le verre en tant que matériel réversible et malléable. Ses sculptures énigmatiques, entre bijoux, architectures et installations, démontrent sa fascination pour les phénomènes tels que la métamorphose, la sublimation et la transmutation. A cette occasion il propose Le Collier Blanc, 2012 et Larmes de verre, 2012, deux œuvres en verre de Murano.
Claude Rutault présente deux nouvelles définitions/méthodes. La première (définition/méthode 504. visioguide, 2007) est composée d’un certain nombre de toiles, peintes de la couleur des murs sur lesquels elles sont accrochées et mises à disposition des visiteurs. Chacun d’entre eux peut emprunter une petite toile pour le temps de la visite. Au dos des œuvres est écrit: «Regardez la peinture, n’écoutez pas ce qu’on vous raconte». L’autre définition/méthode (définition/méthode 487. peinture sans fin ni début, hommage à j.c., 2010) est un hommage à John Cage et au concept d’œuvre ouverte. «Le preneur en charge» peut disposer librement les toiles qui la composent et réaliser un développement «sans limite» dans l’espace.
Michael Sailstorfer place sur le mur de la Galerie, un volant, Lenker (2), 2012, actionné par un conducteur fantôme, tel une œuvre cinétique. L’artiste décontextualise des produits manufacturés auxquels il attribue des qualités nouvelles. Par ce déplacement, il créé des dispositifs poétiques, incongrus et fabrique des machines solitaires conduisant parfois à la disparition de l’objet.
Dans le cadre de cette exposition seront également proposés une œuvre en plastique et pastilles autocollantes de Lionel Estève, deux peintures de Bernard Frize, une installation de Guy Limone, une nouvelle série de photographies de Kolkoz, une peinture inédite de Takashi Murakami, trois nouvelles photographies de Paola Pivi, et un film réalisé par Xavier Veilhan.