Communiqué de presse
Dominique Dehais, Ruth-Maria Obrist, Jacqueline Taïb
Gros travaux
Dominique Dehais, Ruth-Maria Obrist, Jacqueline Taïb investissent la galerie la Ferronnerie, avec des oeuvres traitant de la construction et de ses métaphores.
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Dominique Dehais (France) crée des œuvres monumentales en trois dimensions, dans lesquelles le spectateur peut expérimenter physiquement son système. En utilisant des panneaux de bois, colorés suivant un procédé de hasard qu’il a élaboré au préalable, et en les installant dans un espace selon un schéma, il provoque une sensation à la fois visuelle et physique chez le spectateur.
Avec la nouvelle pièce Onze créée cette année, Dominique Dehais dévoile l’ossature sous-jacente au plan de surface, prolongeant ainsi d’une manière formelle son processus d’analyse des structures qu’il a développé pour les installations telles que Négociation (Moscou, avril 2003) ou Eden, Grundisse (Le Quartier, Quimper, et le 19, Montbéliard)
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Ruth-Maria Obrist (Suisse) participait, dès sa sortie de l’Ecole des Beaux-Arts de Zürich, à un exposition au Museum für Gestaltung de Zürich. Une partie de son travail présente une filiation avec les œuvres du groupe d’artistes les concrets zürichois, tels Max Bill et Richard-Paul Lohse.
Mais ce qui est particulier au travail de Ruth-Maria Obrist, notamment ces dernières années, c’est une émancipation de cette tradition formaliste avec l’apparition de plus en plus marquée de propositions plus intimistes, se rattachant alors à d’autres expériences plastiques. Ses nouveaux travaux — comme l’ensemble de pièces de la série «Würfeobjekte» — approchent la limite de la représentation, comme les maquettes d’architectures improbables..
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Jacqueline Taïb (France) commence ses toiles par des relevés photographiques. Elle n’y cherche pas une image, ni un élément pittoresque, à peine quelques indices de lignes, de plans, de perspectives; quelques zones de couleur y apparaissent, ainsi qu’une orientation virtuelle de l’espace. Plus qu’une représentation du réel, la photographie en est un premier filtre, y faisant émerger des éléments de picturalité.
La toile est composée d’un ensemble de plans, de pleins de vides, de points colorés, de directions et de dimensions dans lesquels s’enfonce et s’aventure le regard du peintre. Le cadrage neutre, hasardeux et pourtant précis de la photographie a défait la scène urbaine; le travail pictural défait la représentation close de la photographie, lui substituant un espace mental comme espace labyrinthique. Plutôt que des arêtes, des contours, des signaux, le tableau emboîte les pans, fond les couleurs, laisse l’œil se perdre dans l’enchevêtrement des espaces. Ce qu’un premier regard pouvait prendre pour des repères, perd son évidence et finit par participer de l’étrangeté de ce réel…
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Pierre Manuel, 2007. Entretiens de l’AL/MA, éditions Méridianes.
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