Jonathan Meese
Graphik
Depuis 2003, Jonathan Meese a créé plus d’une centaine d’estampes, par cycle ou de manière isolée. Les techniques ancestrales de gravure sont pour lui des moyens de propagande pour l’art et la liberté de l’art.
Jonathan Meese dit de la gravure: «Ce qui est direct et rapide me convient parce que c’est le plus radical». Les oeuvres graphiques sont des supports expressifs et dynamiques. Pour l’artiste, elles agissent comme des tracts prônant la dictature de l’art et la quintessence de ses idées artistiques, car elles sont le medium qui lui permet de créer avec le maximum de rapidité et de précision. Rapidité et précision rejoignent le concept de «graphik», fondamental dans son art: «Quand quelque chose est graphik, cela veut dire que c’est précis, que cela surgit de vous. C’est simple, c’est clair, ce n’est pas adouci. Cela se réfère aux procédures graphiques et aux possibilités que vous pouvez saisir pour servir l’art».
La mythologie individuelle de Meese se manifeste de la manière la plus contradictoire et la plus téméraire qui soit. Il s’empare du visage des puissants (Hitler, Staline, Caligula, Néron…) pour les décomposer, les réduire à des abréviations graphiques. Il transforme leur vocabulaire et leur gestuelle en absurdité. Il matraque, jusqu’à épuisement sur la toile ou le papier, les symboles du totalitarisme (la Croix de fer, le svastika) pour les soustraire au mythe et au pathos, les neutraliser en les ramenant à des formes géométriques primaires. De cette destruction seule, peut sortir quelque chose de nouveau: Jonathan Meese prône un art radical, qui ne doit jamais tomber dans la nostalgie.
Cette exposition présente notamment une série de xylographies monumentales, créées en 2008, sur le thème des méchants dans les films de James Bond. Meese voit ces personnages comme des hommes précis, en qui on aurait voulu avoir confiance, qui sont prêts à risquer leur vie mais qui subitement peuvent devenir des tyrans. Seront également exposés des monotypes de 2007 et des eaux-fortes de 2011.