A4 Putevie, Nicolas Daubanes, Pablo Garcia, Céline Germés, Je suis Super, Camille Lavaud, Jeremy Profit, Marine Semeria
Conscience de classe
Envisagé à l’origine comme un genre mineur, le dessin est aujourd’hui considéré comme une pratique artistique à part entière. Mais ne nous y trompons pas, une des raisons de cet engouement pour le dessin est motivé par son accessibilité. Aisé à mettre en œuvre par les artistes, il est aussi plus simple à produire, exposer et diffuser, et à l’heure où la demande culturelle bat son plein, ces avantages ne sont pas négligeables.
C’est l’une des raisons qui motivent Lieu-Commun à aborder le dessin par son versant politique. Ne l’oublions pas, une des ruptures dans la production et la diffusion du dessin a eu lieu au XIXe siècle où, avec l’essor de la presse, s’est développé un dessin à tendance satirique, politique et documentaire. C’est aux branches de cet arbre généalogique que nous pourrions cueillir les œuvres des artistes invités pour l’exposition «Conscience de classe».
Evidemment cette classe là est celle au sein de laquelle la majorité des artistes peuvent se retrouver: le prolétariat. L’artiste de par sa flexibilité, sa réactivité, et sa volonté, devient à son corps défendant le modèle du travailleur idéal. Ce qu’il est plus intéressant à retenir dans la «profession» artistique c’est son indépendance et son inventivité, ou comment créer en permanence de nouveaux territoires d’expérimentations. «Conscience de classe», souligne dans le même temps l’appartenance pleine et évidente des artistes au monde, mais aussi leur appartenance commune, leur conscience de groupe.
Vous y verrez se côtoyer, des architectures carcérales représentées en limaille de fer, des gravures de billets de banques du monde entier surdimensionnés, des paysages urbains dévastés, des affiches de polars prolétaires aux saveurs rétro, des vues presque abstraites et colorées du mur de l’atlantique, des visions déshumanisées des lieux d’instances décisionnaires, des dessins d’une actualité acérée vue à hauteur d’homme ainsi qu’un super héros violent et politiquement incorrect.
Cette exposition nous amène à porter un regard renouvelé sur un bien commun précieux: notre société démocratique, constamment mise en danger par les dérives de nos penchants consuméristes.
L’exposition «Conscience de classe» est présentée dans le cadre de la 6e édition de «Graphéine» organisée par le réseau PinkPong.