Arash Hanaei+Golnaz Taheri, Katayoun Karami, Abbas Kowsari, Mamali Shafahi.
Good city for dreamers, la nouvelle photographie iranienne – part 2
Cinq artistes iraniens exposent leurs travaux photographiques à la galerie nicolas silin, témoins de la vie et de l’histoire de leur pays.
Dans Capital – Agenda, Arash Hanaei dénonce la normalisation des thèmes d’abord religieux et révolutionnaires puis tragiques, où le kitsch devient norme; tandis que Golnaz Taheri donne à voir un monde plus personnel, plus intime évoqué par des objets quotidiens, nostalgiques et parfois banals.
Censorship de Katayoun Karami évoque la censure douloureuse imposée en Iran:
«Imposition brutale de codes moraux ou filtrage subtil de son propre inconscient… l’impact est le même: il est suffocant, douloureux et, enfin, destructeur.»
Les portraits exposés sont ceux de ses semblables: « Des portraits de ma génération, génération qui a connu la guerre, la révolution, l’exil… Des expériences qui, dit-on, suffisent à faire d’un enfant un homme, mais qui, semble-t-il, ne toucheraient pas aux femme.»
Abbas Kowsari, lui, a transformé le visage du photojournalisme en Iran. Son point de vue unique, sa vision personnelle saisissent les douleurs, les joies et les souvenirs d’une nation en flux permanent. Son travail apporte une touche humaine, une empathie spéciale à son observation pointue de la société iranienne. Kowsari a choisi de suivre ses journalistes préférés de journal en journal, tous interdits à terme. Sa force et sa ténacité montrent en exemple ces hommes et ces femmes qui, en dépit des obstacles, repoussent les frontières.
La série Shade of Earth documente le pèlerinage des centaines de milliers d’iraniens qui visitent chaque année les fronts de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988) lors de la fête du nouvel an (Norouz) fin mars.
La série Shade of Water décrit des instants plus sereins. Des instants de vie, des scènes de la vie ordinaire montrées avec douceur et tendresse.
Enfin, l’installation Baby Terrorist de Mamali Shafahi reproduit et transforme progressivement, à travers une série de 49 images (7×7), une photo trouvée par l’armée Israélienne dans la maison d’un terroriste. L’artiste joue sur la dichotomie terreur / paix, sur le désir (ou le rêve) de changement, en Iran et ailleurs, et sur le symbole fort, dans diverses cultures, du chiffre sept.