Romeo Castellucci
Go Down Moses
La Filature qui reçoit pour la première fois dans ses murs l’un des artistes les plus doués de la scène internationale: Romeo Castellucci. Cet italien génial et sulfureux crée des représentations qui font date dans la vie du public. C’est lui qui avait déclenché la fureur des intégristes catholiques avec un spectacle intitulé Sur le concept du visage du fils de Dieu. S’il dérange et s’il choque, ce n’est pas par goût stérile de la provocation. Castellucci conçoit l’art comme un espace de liberté où ce qui aliène, dégrade, pervertit ou magnifie l’humain peut et doit être mis en jeu sans le carcan de la morale.
Qu’il traite de religion, de pédophilie, de maladie, d’aliénation, d’amour ou de fraternité, il édifie des plateaux majestueux dont on ressort marqué à jamais par la splendeur des images, happé par leur dilatation dans le temps. Go down, Moses s’inspire de la Bible et du début de l’Exode, où se raconte la vie de Moïse.
Ne comptez pas sur Romeo Castellucci pour livrer un biopic retraçant l’itinéraire de Moïse depuis les eaux du Nil jusqu’au mystère du Buisson ardent. Ce qu’il s’apprête à faire, c’est bâtir une divagation visuelle, musicale et sensible où seront questionnés les fondements de l’humanité. Ce sera puissant, troublant et poétique.
critique
Go down Moses