Communiqué de presse
Andres Alvarez, Sébastien Hommes, Anne Levillain, Benjamin Martin, Speedy Graphito, Mr Kern, Emmanuel Bernardoux, Jofo, Guillaume Mathivet, Marion Orel, Mathieu Beausejour, Haruna Kishi, Grégory Cuquel, Gwenaël Salaün, Jo Brouillon, Nina Reynolds, Ingrid Maria Sinibaldi, Olivier Caban
Give me one Dollar for a Dream
L’exposition «Give me one Dollar for a Dream» réunit l’oeuvre de 18 artistes ayant travaillé autour du billet d’un dollar américain.
Un dollar pour chaque artiste : même valeur, même surface, même support. Par cette distribution homogène une base commune de travail est donnée. Cette équité engendre dès le départ du projet un lien formel et sémantique qui participera de l’idée de collectivité incarnée par l’exposition: évoquer un temps perdu d’inter résonances, provoquer la rencontre d’énergies et d’univers artistiques.
Depuis maintenant un demi siècle, la condition artistique a emprunté le chemin de l’économie mondiale: une évolution que l’on pourrait aujourd’hui qualifier d’évidence au regard de ce qui détermine la société occidentale actuelle, car l’art n’a-t-il pas toujours eu pour mission de faire symptôme? Clairvoyance toute à son honneur autant qu’à ses dépends. S’inscrire dans ce système qui fait tourner le monde comporte un risque connu quoique difficilement évitable, celui de perdre de vue son engagement.
Pour ne plus prendre l’art à son propre piège d’éclaireur mais plutôt lui permettre de remplir ce rôle à nouveau, rendons aux artistes le territoire de la création.
Par cette exposition collective, nous portons l’attention sur un symbole commun de la condition et la création artistiques de nos contemporains. Rendons nous compte par ce support unique de la richesse de l’art.
Les représentations du dollar ne manquent pas dans l’histoire de l’art, à commencer dans les années 60 par le Dollar Sign d’Andy Warhol pour qui certaines oeuvres devenaient de véritables objets de consommation et qui disait adorer «voir de l’argent sur les murs». Plus récemment, Olivier Mosset reprend dans une série de six sérigraphies le signe du dollar avec une géométrie rigoureuse. Chang Xugong réalise des portraits de la nouvelle paysannerie chinoise avec en fond des billets de 50 ou 100 dollars. En 2008, Sonya Clark propose une version afro du portrait d’Abraham Lincoln directement extrait du billet de 5 dollars américain.
Le dollar est une toile de fond qui en dit long sur une histoire de l’art imprégnée d’un contexte économique puissant que l’on ne saurait nier. L’exploitation de ce symbole fort du capitalisme en marche permet de soulever un questionnement toujours actuel sur les conditions d’existence
de l’art dans notre société. Utiliser les symboliques d’un billet de banque comme support de réflexion à une oeuvre d’art signifie accepter de restituer la création dans l’environnement qui en partie la détermine. Il s’agit d’offrir aux artistes une piste de travail connotée mais ouverte leur
permettant d’évoquer, de jouer ou de déjouer un phénomène ancré dans leur profession.
Hors de toute idéologie réductrice quant au contexte actuel dans lequel peut exister l’art, l’équité engendrée par une base de travail identique pour tous les artistes détermine la trame d’une aventure commune fondée sur la diversité des énergies qui incarne la création d’aujourd’hui.
L’exposition collective «Give me one Dollar for a Dream» se veut le lieu d’une expression artistique riche des rapprochements inattendus que sa démarche engage, toute entière tournée vers la libre appréciation de la création contemporaine de la part de ses auteurs comme de celle de son public.