Giuseppe Penone
Giuseppe Penone
Giuseppe Penone n’a plus fait de grandes expositions dans un musée français depuis sa rétrospective au Centre Georges Pompidou en 2004. Pour son exposition au musée de Grenoble, il conçoit un parcours très libre qui mêlera œuvres anciennes et créations nouvelles, sculptures et réalisations murales, pièces monumentales et œuvres intimistes.
A la manière de Bachelard, il propose une rêverie sur les éléments, rêverie sensuelle et poétique qui conduit incidemment à une approche renouvelée de la relation de l’homme à la nature, des liens profonds et indéfectibles qui les unissent. Bois, marbre, bronze, mais aussi végétaux, soie, cuir, graphite donneront formes à un nombre important de sculptures ainsi qu’à une réalisation in situ. Elles seront accompagnées d’une sélection de dessins, dont de nombreux inédits, qui viendront éclairer leur genèse.
L’exposition se développe en cinq sections. La première évoque le toucher. De la préhension première du nourrisson qui cherche à saisir ce qu’il sent et voit autour de lui, au geste du sculpteur qui saisit la matière pour lui donner un sens nouveau.
La deuxième s’attachera à la peau. A cette frontière perméable entre extérieur et intérieur qui renferme et protège les fluides vitaux: sang, eau, sève, résine, etc.
La troisième porte sur le souffle. Souffle du vent qui traverse les feuillages, souffle de la respiration qui anime les corps. Cette mise en résonnance du corps et du végétal, rappel de la métamorphose de Daphné d’Ovide, illustrera les liens qui unissent l’homme à la nature.
La quatrième explore, à travers des empreintes magnifiées, les passages incessants et multiples entre les différents règnes: le minéral, le végétal et l’animal.
Enfin, la cinquième section se présente comme un chant à la nature retrouvée, chant d’amour à la beauté des arbres, à leur puissance singulière et unique qui, à l’image des corps, conservent en eux l’histoire et le temps.
«Évoquer l’œuvre de Giuseppe Penone conduit invariablement à parler de la nature, au sens plein et primordial du mot, comme origine et source toujours renouvelée de son inspiration. Le terme même d’inspiration paraît ici un peu faible, tant les liens qui unissent l’artiste aux éléments ont de puissance.
On rappelle souvent, en guise de commentaire, l’importance décisive de ses origines paysannes, l’influence de ses années d’enfance passées au contact étroit des champs et des forêts, enfin, durant sa formation artistique, la naissance et les premiers développements du Land Art aux États-Unis. Il n’empêche que, benjamin des protagonistes de l’Arte Povera, il entame dès 1968 — il n’a alors que vingt-et-un ans — l’un des œuvres les plus intenses et les plus riches de ces quarante dernières années.» (Guy Tosatto)
Commissariat
Guy Tosatto
Vernissage
Samedi 22 novembre 2014