Giovanni Anselmo
Giovanni Anselmo
Cette exposition présente Il panorama verso oltremare intorno dove le stelle si avvicinano di una spanna in più (Le panorama vers l’outremer autour duquel les étoiles se rapprochent d’un empan), une œuvre qui réunit admirablement tous les principes fondateurs et le langage esthétique de Giovanni Anselmo.
L’installation sculpturale qui se déploie dans tout l’espace central associe les matériaux privilégiés de Giovanni Anselmo que sont le granit et la peinture bleu outremer. Comme pour chacune des ses expositions, l’artiste s’est servi d’une boussole pour orienter l’œuvre en direction de l’énergie du pôle Nord magnétique.
Vingt-deux blocs de roche magmatique rectangulaires de 25 x 58 x 78 cm presque imperceptiblement sculptés, ont été positionnés au sol pour être en corrélation avec les étoiles, inscrivant l’œuvre à l’échelle plus vaste de l’univers. Trois bandes verticales d’une peinture bleu outremer, qu’utilise Anselmo depuis 1979, ont été appliquées à même les murs à des endroits précis suivant la même orientation.
La couleur oltremare, originellement obtenue à partir d’un élément minéral semi-précieux (le lapis lazuli) était importée en Europe depuis des contrées lointaines (Afghanisthan). Par une sorte d’analogie, sa présence permet au visiteur de se projeter mentalement hors de l’espace de la galerie. Avec Il panorama verso oltremare intorno… Giovanni Anselmo a l’intention, selon ses termes, «d’humaniser la distance vertigineuse» qui nous sépare des étoiles.
Le visiteur est invité à se promener dans l’espace de l’œuvre et à découvrir son panorama depuis la hauteur des blocs de granit, qui correspond à un empan (unité de longueur ancienne équivalent à la largeur ou écartement d’une main ouverte). L’installation doit être appréhendée comme un paysage que l’on observe en hauteur à partir de points de vue distincts.
Giovanni Anselmo situe l’origine de son travail dans une expérience fondatrice qu’il a vécue au sommet du volcan Stromboli. Le 16 août 1965, à l’aube, il y voit son ombre courir à l’infini et prend alors conscience de la connexion entre lui (l’homme) et l’univers. A la suite de cette révélation, il choisit d’orienter sa pratique en lien avec les forces naturelles (tels que la gravité, l’électromagnétisme, la force des matériaux) et les énergies qui régissent notre cosmos.
Dans la petite salle au rez-de-chaussée sont exposées des œuvres de plus petites dimensions dont un dessin sur papier évoquant son expérience de 1965, La Mia Ombra Verso L’Infinito Della Cima Dello Stromboli Durante L’Alba Del 16 Agosto 1965. La pièce intitulée Particolare consiste en deux projections du mot «particolare». Si le mot est lisible sur un mur, il n’apparaît une seconde fois qu’à condition qu’un corps ou qu’un objet se place devant le faisceau lumineux du projecteur.
Considéré comme l’un des chefs de file du mouvement de l’Arte Povera à la fin des années 1960, Giovanni Anselmo a poursuivi son travail en relation avec la nature, le fini et l’infini, le visible et l’invisible. Pour lui, «l’œuvre est un corps, elle a l’air immobile et pourtant elle respire, elle travaille» et il n’est pas rare qu’il reprenne une pièce pour en proposer une nouvelle version.
Giovanni Anselmo est né en 1934 à Borgofranco d’Ivrea en Italie. Il vit et travaille à Turin.
Vernissage
Jeudi 23 octobre 2014 Ã 18h