Gina Pane
Gina Pane
Cette exposition présente des travaux de l’artiste choisis dans toutes les périodes de son œuvre, permettant de saisir, au-delà de l’art corporel, la cohérence conceptuelle du propos dans son entier. L’un des fils conducteurs essentiels, la question du sacré, loin d’appartenir à la seule dernière période, irrigue toutes les variations formelles d’un parcours scandé de propositions singulières: peintures géométriques et Structures affirmées (jusqu’à 1967), installations et actions in situ dans la nature (1968-70), actions en public (1971-79), Partitions (1980-89). L’omniprésence du motif de la croix, le don de soi, le corps souffrant du martyr, la géographie des blessures, la codification précise de la gestuelle du corps, forment tout un faisceau de références et de signes au croisement du religieux et du questionnement identitaire.
Peu d’artistes ont investi avec autant de force et de rigueur la dimension charnelle dans toutes ses strates signifiantes: corps social, corps biologique, corps transsubstantié, corps cosmique. Que le corps soit mis en scène — ou son absence, pour mieux le convoquer —, le langage plastique que Gina Pane a élaboré est sans précédent. La charge émotionnelle et spirituelle qui traverse l’œuvre l’inscrit non pas de façon réductrice dans une époque ou un courant, mais dans un registre universel qui la rend intemporelle. Il n’est pas étonnant qu’elle soit regardée et citée aujourd’hui par les jeunes générations comme une œuvre de référence, fascinante et exemplaire, tant par le message qu’elle transmet que par ses qualités formelles.
Née en 1939 à Biarritz, Gina Pane, de mère autrichienne et de père italien, quitte en 1961 l’Italie pour étudier aux Beaux-Arts de Paris, et s’y installe définitivement. Elle décède en 1990 des suites d’une longue maladie. Parallèlement à sa pratique artistique, elle enseigne la peinture à l’école des Beaux-arts du Mans.
Vernissage
Vendredi 12 octobre 2012 Ã 19h
critique
Gina Pane