Gilles Elie
Photographe, Gilles Elie a commencé la peinture fin 2008, un peu sur le tard. Sa pratique était nomade, libre, sans contrainte. Lorsqu’il est devenu père, il a rangé le matériel photographique et a acheté un chevalet, des châssis entoilés, des couleurs, des pinceaux. «J’ai tout d’abord rempli des surfaces, expérimenté pas mal de choses puis un projet s’est dessiné et s’est même imposé à moi» raconte Gilles Elie dans un entretien avec Alauda Arvensis en septembre 2015.
Un jour, Gilles Elie a imaginé et peint un intérieur d’atelier et a senti qu’il touchait une sorte d’évidence. «L’atelier est le point de départ à ma recherche.» Gilles Elie a voulu sortir de la peinture narrative: évider l’espace, dessiner pour découper le rectangle afin d’obtenir une composition sommaire, voir austère dans laquelle le blanc des murs domine. Il peint des monochromes ou presque, comme des peintures génériques, qui ne représentent rien, ne sont pas signées ou datées. «Elles échappent à toute réalité et m’échappent même puisque d’une certaine façon je n’en suis pas l’auteur. Elles sont là en tant que peintures peintes et pourtant elles n’existent pas, nous sommes comme face à un paradoxe.»