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Ghana

09 Sep - 22 Oct 2011
Vernissage le 08 Sep 2011

Denis Dailleux vit au Caire depuis 2007, et l’Égypte a été son principal sujet durant une quinzaine d’années. A la recherche de nouveaux territoires, et suivant le fil de sa passion, le Ghana est devenu son second port d’attache, de coeur et de travail. Cette exposition est la première présentation de ce travail en cours, réalisé entre 2009 et 2011.

Denis Dailleux
Ghana

Le travail de Denis Dailleux, extrêmement patient et exigeant, se construit sur le long terme. Chaque portrait est le fruit d’une rencontre, parfois d’une amitié. Dans ses photographies, les personnages ont une présence radiante, une dignité que Dailleux reconnaît, sans aucune démagogie, chez les gens modestes, qui sont presque toujours ses modèles.

Cette volonté d’aller vers les gens du peuple est une constante de son travail. Lui-même, issu d’une famille modeste de métayers, pense que c’est simplement le fruit d’une identification à sa propre histoire. Il trouve chez les artisans du Caire ou les pêcheurs de James Town le même regard, le même caractère forgé par les difficiles impératifs vitaux, que chez les paysans de son village d’enfance.

Depuis 2009, Dailleux a fait de nombreux séjours au Ghana, et les pêcheurs du port de James Town, ancien quartier de la capitale, Accra, sont devenus l’un de ses sujets favoris. Il a trouvé dans cette communauté, après un nécessaire temps d’approche et de médiation, un accueil relativement ouvert à la photographie et une source d’images fortes: marines aux ciels changeants, ballets des corps des pêcheurs, vie des femmes et des enfants qui travaillent sur le port.

Toutes les photographies de Denis Dailleux ont pratiquement pour sujet principal un personnage, mais le photographe a également un sens de la dramaturgie du lieu et de la lumière qui donne à ses images une présence singulière. Malgré les conditions humaines parfois difficiles qu’elles nous montrent, ces photographies ont une part de sérénité et de beauté. Cette façon de voir le monde marque avant tout un respect des personnes qu’il photographie. On pense là aussi au précepte de l’un des maîtres de Dailleux, Paul Strand, qui l’a précédé il y a cinquante ans au Ghana et pour qui la photographie devait s’attacher à montrer la beauté et la dignité des gens du peuple.

Cette photographie est à l’opposé de l’ironie, de la froideur et du virtuel qui fleurissent dans la pratique contemporaine. Elle nous paraît d’autant plus précieuse.

 

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