Gert Verhoeven
«Avoir une idée. Que se passe-t-il quand vous avez une idée? Y a-t-il une part de physique dans le fait d’avoir une idée?» The Blob (2001)
L’artiste belge Gert Verhoeven explore différentes formes artistiques pour tenter de répondre à cette question, ce qui suscite chez lui des associations insolites. Ainsi, en 2001, il présente The Blob, que l’on a pu voir lors de la Frieze Art Fair, et qui a obtenu une mention spéciale en 2002, lors du Festival International du Documentaire, pour la réinvention de l’écriture documentaire. Cette vidéo présente un concours de citrouilles, qui a lieu aux Etats-Unis, avec une voix off qui récite un texte sur l’idée, qui tente de la définir. De ce fait, la citrouille devient l’image du cerveau humain. Bustutaï en sera le pendant japonais en 2003. Cette interrogation sur la naissance de la pensée le pousse donc à chercher du côté du dessin, de la vidéo, de la sculpture, et des installations, comme si seul le contact avec une matière originelle pouvait lui apporter une réponse. Ses travaux ont été exposés au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles en 2001 et cette année au Museum Dhondt-Dhaenens à Deurle (Belgique).
Lors de ses précédentes expositions à la galerie Nelson, l’artiste avait créé de nombreuses installations où l’on retrouvait des cônes et des boules, surgissant sur une table, dessous, comme une idée qui germe dans l’esprit et qui donne naissance à plusieurs idées simultanées. Le végétal est souvent utilisé, en référence à la matière abstraite, à qui l’idée donne forme, au moyen du travail de l’artiste. Le végétal, source de vie, est souvent présent sous la forme du dessin, filmé comme la citrouille ou suggéré, notamment par la couleur verte de ces dessins, ou le titre de ces installations comme Les Mauves. L’artiste tente de comprendre le fonctionnement de l’idée, de saisir le moment de sa naissance en partant de l’origine des choses.
Pour sa troisième exposition à la galerie Nelson, Gert Verhoeven explore de nouvelles voies en intégrant le néon à ces installations atypiques, qui constituent un point de départ à sa réflexion sur la création. Ces installations sont en fait le prélude à une interrogation perpétuelle, notamment sur la naissance d’une idée. Faux plafond n°1, une de ses dernières créations, en est un exemple concret: il s’agit d’un vrai faux plafond, avec un dispositif qui le relie à un lecteur CD, d’où sortent des voix d’enfants qui esquissent le processus de la naissance de l’idée. Les relations à l’enfance sont souvent privilégiées, car c’est un moment où l’imagination est la plus fertile. Dans un jeu de réseaux infinis, l’artiste nous invite à réfléchir sur la création, en faisant appel à l’enfance, ainsi qu’à l’humour.
L’univers de l’artiste est donc celui d’une genèse. Le crayon, outil de création par excellence, se retrouve souvent dans ces installations, pour désigner le point de départ de l’idée. L’artiste montre le cheminement de l’idée qui naît dans l’esprit.
On finit alors par découvrir un microcosme en mouvement qui fait avant tout appel à l’imaginaire et l’inconscient. L’artiste décrit ainsi le processus créatif et au delà questionne la place de l’artiste dans la société.