ART | EXPO

Gérard Traquandi

05 Nov - 03 Déc 2005

Peintures grand format aux duo de couleurs harmonieusement associées, propices à la méditation. Entre profondeur et planéité.

Gérard Traquandi
Gérard Traquandi

«Peindre, c’est se tenir en tension entre deux réalités : celle du tableau d’un côté (de la toile blanche, pour commencer), et une réalité extérieure. Bien entendu cette réalité extérieure peut être une réalité mentale, dans certaines circonstances. Mais pour ce qui me concerne, j’ai besoin d’une réalité extérieure qui fasse le poids face à la réalité du tableau, quelque chose d’aussi réel qu’une toile blanche, mais également d’aussi idéal qu’une toile blanche. Et pour moi, subjectivement, j’insiste là-dessus, ce qui pèse en face d’une toile blanche dans les plateaux de la balance, c’est la nature en général. Mais attention, la nature sans l’homme. Une nature qu’on n’a pas à qualifier, une nature qui est, tout simplement. Le désert, la forêt… je me rends compte en vous parlant que je mets le désert en face de la toile blanche, ce n’est pas une métaphore préméditée, je veux simplement dire que cette nature ne peut pas être le jardin, certainement pas le jardin.

… Il y aurait un préjugé de la réalité, ce que vous appelez la convention, qui fait qu’on ne voit la réalité qu’au travers des tableaux qui en ont déjà été peints, mais il y a aussi un préjugé du tableau, surtout pour ma génération, un préjugé du processus, il faudrait s’intéresser au processus de fabrication du tableau, à la grammaire des constituants du tableau. Et ça, ça ne m’intéresse plus du tout.

…Quand on peint aujourd’hui à partir d’un motif, il y a un troisième préjugé qui s’invite dans l’atelier, celui du tableau abstrait, à une certaine distance duquel il va falloir, aussi, se tenir.

D’autant qu’il faut peut-être ajouter encore des «pôles». D’un côté ce qui est de l’ordre de l’optique et de l’autre ce qui relève du geste, du corps en mouvement, de l’ « action painting ». Je ne fais pas une peinture « rétinienne », enfin cela m’arrive quand je fais vite une aquarelle comme on prend une note sur le motif, mais la plupart du temps et surtout quand j’entre dans l’atelier il y a le corps qui entre en jeu… Il s’agit de conjuguer le purement physique et le purement optique. Tout cela n’est pas concentré ni conscient mais c’est présent. J’ai conscience que ces éléments sont autant de pièges, mais une fois qu’ils sont nommés on peut circuler entre». Didier Semin

critique

Gérard Traquandi

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