Présentation
Vincent Simon, Eric de Chassey, Georges Tony Stoll
Georges Tony Stoll. Dessin infini
« Parmi les œuvres récentes de Georges Tony Stoll, il en est une que pendant longtemps je n’ai pas comprise. IMAGES-VOIX (2004) est une pièce sonore, ou principalement sonore: dans une salle vide et blanche, vivement éclairée (on voit aussitôt que ces prescriptions physiques renvoient bien à une certaine présence physique, voire visuelle, quoique paradoxale), une voix décrit successivement des images que le visiteur ne voit pas autrement que par l’audition. J’ai d’abord cru que ces images navaient pas de présence autre que cette description, qu’elles n’existaient pas autrement que dans l’imagination — d’abord celle de l’auteur-artiste, puis celle du récitant-artiste (dans une moindre mesure déjà ), puis, enfin, celle du visiteur-artiste (nettement moins, mais un peu quand même, dans la mesure où l’on a tendance à créer une image visuelle de ce que l’on entend, pour peu que l’on y prête un peu d’attention). Puis je me suis rendu compte — mais tardivement, car, précisément, je n’ai guère d’imagination — que ces images existaient bien sous forme de photographies, dont beaucoup ont déjà été exposées ou au moins reproduites. Il n’y a tout simplement pas concomitance entre ces descriptions, les images mentales qui en naissent et les images visuelles et physiquement stables qui leur servent de modèles ou qui en existent par ailleurs. Et cette inadéquation est démontrée dans le travail même de l’artiste par la façon dont celui-ci réutilisera chacune de ces trente trois descriptions verbales dans la pièce radiophonique PINK ODYSSÉE (2004-2007), les intégrant à un récit où elles se présentent comme des apparitions suscitées par une voix qui n’est pas celle du narrateur principal, ce dernier les découvrant comme des moments de son parcours au sein d’un château dans une forêt, des moments qui orientent et relancent son parcours. »