L’exposition « Géométrie dans l’espace » à Topographie de l’art réunit les œuvres de vingt-deux artistes autour de la place qu’occupe la géométrie dans l’art. Des photographies, dessins, vidéos et sculptures illustrent les rapports qu’entretiennent depuis des siècles les études mathématiques et la création artistique.
« Géométrie dans l’espace » : les rapports entre les mathématiques et l’art
L’installation de Vera Röhm intitulée Masada avec ombre constitue le point de départ de l’exposition. Cette œuvre réalisée en 1977 est composée d’une photographie présentée au mur et d’une forme en feutre découpé recouvrant le sol au pied de la photographie. Plus large que celle-ci, elle en reproduit les zones d’ombre. Placée en exergue dans le parcours, l’œuvre résume le propos de l’exposition en incarnant les rapports complexes et variés qui unissent l’ombre et la lumière, la surface et le volume, le naturel et le construit.
Le parcours suit approches différentes. La première est historique et réunit des œuvres utilisant les mathématiques traditionnelles. Une représentation des solides par Platon témoigne de la façon dont la géométrie a de tout temps marqué la pensée et l’imagination de philosophes et d’artistes. Une influence confirmée par des œuvres modernes comme la série photographique de modèles mathématiques intitulée Objets mathématiques de Man Ray et sa série de tableaux Equations shakespeariennes, et par des œuvres contemporaines comme les photographies de Dieter Appelt, de Marc Petitjean ou encore d’Yves Trémorin telles que Tag#7.
Quand les œuvres d’art font appel aux modèles géométriques
La seconde ligne directrice de l’exposition concerne des œuvres mettent en lumière la structure de lieux ou d’objets et les modèles de pensée traditionnels qui guident l’organisation du monde. Ainsi l’œuvre aux techniques mixtes Architectural nature n°9 d’Aki Lumi, dont les imbriquements géométriques mêlent dessin à l’encre et à la peinture acrylique et photographie. L’exploration spatiale des lieux à travers la géométrie se retrouve également dans l’ensemble photographique Mexico , la cauchemar du géomètre de Gilles Gerbaud et Raphaël Chipault.
Enfin, le troisième axe de l’exposition est formé par des œuvres qui ont pour objets les calculs mathématiques et les nouvelles technologies. Ainsi la vidéo, œuvre de réalité virtuelle Méta-Cités filaire, réalisée par Miguel Chevalier en 2016, ou encore les créations de Joachim Bonnemaison et de Joan Fontcuberta.